Un capitaine du 2e Régiment Étranger de Génie victime d’un accident mortel en montagne

Le 2e Régiment Étranger de Génie [REG] a une nouvelle fois été endeuillé par un accident de montagne, avec la mort, le 3 juin, du capitaine Bastien Ulm, lors d’un entraînement dans le massif du Beaufortain, en Savoie.

Selon le Peloton de gendarmerie de haute montagne [PGHM] de Bourg-Saint-Maurice, l’officier évoluait en cordée avec un de ses camarades dans le secteur de la pointe de Gargan [2767 mètres] quand il a été emporté par un pan de neige qui venait de se détacher. Le second militaire a été blessé. Un enquête a été ouverte.

Né en 1987, à la Guadeloupe, Bastien Ulm s’engage à l’âge de 19 ans en tant que sous-officier de l’armée de Terre. Affecté à la 27e compagnie de commandement et de transmission de montagne [CCTM] en qualité de spécialiste des réseaux radio, le jeune sous-officier sert au Kosovo [2008] puis comme chef de groupe en Afghanistan [2010]. Promu sergent-chef en 2012, il réussit le concours de l’École militaire interarmes [EMIA] l’année suivante.

Après un stage d’application à l’École du génie, Bastien Ulm rejoint la Légion étrangère et le 2e REG en 2016. Il est alors « projeté » en Côte d’Ivoire [2017] puis au Mali [à Gossi, en 2019] comme chef de section « génie » sur véhicule haute-mobilité [VHM]. Il prend ensuite le commandement de la brigade « instruction » de son régiment après avoir été promi capitaine. En 2020, il est nommé à la tête de la cellule « sécurité montagne » et entame une formation de moniteur guide de haute-montagne.

« Éternel optimiste, Bastien était un montagnard humble à la recherche de la perfection. Il se fixait en permanence des objectifs toujours plus beaux les uns que les autres. Il a transmis sa passion aux plus jeunes et fait partager à ses camarades l’appel des grands espaces, des cimes effilées et de l’esthétique des lignes. Aventurier hors du commun, il affrontait les horizons lointains : des glaces du Kamatchatka aux steppes d’Asie centrale en passant par les collines de Dien Bien Phu », dit de lui sa hiérarchie.

Le capitaine Ulm était marié et père de deux enfants. « Il était un officier de Légion de premier plan, un sapeur accompli et un montagnard d’exception », souligne la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM].

L’accident ayant emporté cet officier est le second qu’a connu l’armée de Terre en moins de quarante-huit heures. Le 2 juin, un marsouin du 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] a en effet été mortellement touché par balle, lors d’un entraînement organisé au camp de Villemaury. Ce drame a été causé par la mauvaise manipulation d’une arme de poing par un gradé chargé de protéger le transport de matériels sensibles [munitions, équipements de transmission, etc]. Ce dernier a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête.

« Deux accidents successifs viennent endeuiller l’armée de Terre. Mes pensées attristées et les plus chaleureuses vont vers les familles de nos soldats disparus en service et de leurs camarades du 2e REG et du 3e RPIMa », a réagi le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT].

Photo : Le capitaine Bastien Ulm © Vladyslav Mykhaylyk / Légion étrangère

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