Le Luxembourg va acquérir 80 nouveaux blindés et songe à rejoindre le programme français SCORPION

Bien qu’ayant un effectif très modeste [moins de 900 militaires, ndlr], l’armée luxembourgeoise participe aux opérations de l’Union européenne [UE] et de l’Otan. Ainsi, elle compte vingt instructeurs au sein de l’EUTM Mali, la mission européenne visant à former les Forces armées maliennes [FAMa].

« Nous resterons dans cette mission aussi longtemps qu’elle reste européenne et que nos alliés européens restent eux aussi au Mali », a assuré, le 2 juin, François Bausch, le ministre luxembourgois de la Défense. « Le Mali est très important d’un point de vue stratégique pour stabiliser toute cette région que les extrémistes jihadistes de Daesh tente de déstabiliser. On ne peut pas laisser ce pays à l’abandon et à la merci de ces extrémistes », a-t-il ajouté.

Pour ses missions, l’armée luxembourgeoise dispose notamment d’une cinquantaine de véhicules Humvee acquis auprès des États-Unis dans les années 1990 ainsi que 48 blindés Dingo 2, livrés en 2010 par l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

En service depuis 1996, les Humvee sont obsolètes et insuffisamment protégés face aux menaces actuelles. En outre, ils ne sont pas intéropérables avec les Dingo 2, dont les systèmes électroniques [radio, brouilleurs] sont dépassés.

Rénover les Humvee n’aurait aucun sens… Et mettre à niveau les Dingo 2 serait trop onéreux puisqu’il en coûterait 240 millions d’euros. Aussi, l’armée luxembourgeoise envisage d’acquérir un seul type de blindés pour remplacer ces deux modèles, dont le maintien en service suppose par ailleurs des chaînes logistiques différentes. D’où le programme CLRV [Command Liaison and Reconnaissance Vehicle], lancé à cette fin avec l’appui de NATO Support et Procurement Agency [NSPA].

Ce programme a été dévoilé le 2 juin par M. Bausch. Dans le détail, il prévoit l’acquisition de 80 blindés d’ici à 2025, avec une enveloppe maximale de 367 millions d’euros. Ce montant couvre l’achat des véhicules avec leur sous-systèmes d’armes et de communication, ainsi que le soutien logistique sur une période de 15 à 20 ans.

« Cet investissement entre dans l’objectif des 0,72% PIB pour l’effort de défense du Luxembourg à atteindre en 2024. En outre, cette acquisition s’inscrit également dans le cadre des contributions à haute valeur ajoutée que le Luxembourg continue à fournir dans le contexte de l’OTAN, de l’UE ainsi que de l’ONU, à la défense collective, aux opérations pour le maintien de la paix [OMP], de prévention et de gestion de crise », explique le ministère luxembourgois de la Défense.

Reste quel type de véhicule intéresse le Luxembourg… Dans le dossier de presse diffusé à l’issue de cette annonce [.pdf], il est indiqué qu’un « partenariat privilégié s’oriente vers l’armée française » qui « a lancé un large programme de modernisation appelé SCORPION » [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation].

Pour autant, le modèle de blindé envisagé n’est pas précisé. Toutefois, le document explique que « l’équipement proviendra du programme SCORPION dans le but d’être interopérable » avec les armées belges et françaises « afin de pérenniser le service après-vente. »

Pour rappel, la Belgique a rejoint le programme SCORPION dans le cadre de son projet CaMo [capacité motorisée], lequel prévoit l’achat de 382 Véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon, 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar ainsi que le Système d’information et de combat Scorpion [SICS] et des postes radio Contact.

Photo : VMBR léger « SERVAL » © Nexter

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