La France suspend ses opérations militaires conjointes avec les Forces armées maliennes

Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] a mis en avant la coopération entre le Groupement tactique désert [GTD] Chimère avec les Forces armées maliennes [FAMa] dans le secteur de Boulikessi ainsi que l’engagement de l’ensemble de la « task force » de forces spéciales européennes Takuba aux côtés de Unités légères de reconnaissance [ULRI] maliennes 2 et 4 dans la région d’In Delimane. Ces missions ont commencé le 23 mai pour s’achever le huit jours plus tard.

Sauf que, entretemps, le colonel Assimi Goïta, à l’origine du coup d’État commis en août 2020, a manoeuvré pour mettre sur la touche le président de transition, Bah N’Daw, ainsi que son Premier ministre, Moctar Ouane, au motif qu’il n’avait pas été préalablement consulté pour la formation d’un nouveau gouvernement.

Le 30 mai, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] a suspendu le Mali de ses instances après ce coup de force du colonel Goïta, tout en prenant acte de la nouvelle donne politique à Bamako. Dans le même temps, le président Macron a évoqué un éventuel retrait de la force française Barkhane du Mali, dans les colonnes du Journal du Dimanche. « Je ne resterai pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique, ni de transition », a-t-il prévenu.

Reste que si les coups de bluff peuvent fonctionner avec Carlito et McFly, ils n’ont visiblement aucun effet sur le colonel Goïta… qui prendra officiellement ses fonctions de chef d’État le 7 juin prochain. Aussi, le ministère des Armées a annoncé, ce 3 juin, la suspension des opérations menées conjointement par les FAMa.

« Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO et par l’Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali » et « dans l’attente de ces garanties, la France […] a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit », a fait savoir le ministère des Armées, via un communiqué adressé à l’AFP.

Cela étant, cette décision ne concerne que les opérations menées avec les FAMa, et non celle conduites par la seule force Barkhane [et par le détachement de forces spéciales Sabre]. Reste à voir si elle influencera les décisions du colonel Goïta, dont un porte-parole a assuré que, après le coup de force du 24 mai dernier, le « processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022. »

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