Organisé par Moscou et Minsk, l’exercice « stratégique » Zapad 21 mettra l’accent sur l’aviation de combat

En septembre prochain, la mission de l’Otan « Baltic Air Policing », qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, risque d’être sur des charbons ardents. En effet, comme tous les quatre ans, la Russie et la Biélorussie organiseront conjointement l’exercice stratégique « Zapad ». Et, selon le ministère russe de la Défense, Sergueï Choïgou, il sera question de mettre l’accent sur l’aviation de combat.

« Les exercices spéciaux sur les types d’appui aérien et l’exercice stratégique russo-biélorusse Zapad-2021 seront l’occasion d’engager massivement l’aviation, il est prévu de créer une situation aérienne complexe », a en effet indiqué M. Choïgou, ce 1er juin. « En outre, il est nécessaire que les aérodromes, héliports et équipements aéronautiques participant aux exercices soient strictement conformes aux exigences de sécurité », a-t-il ajouté.

Cette annonce a été faite alors que la Biélorussie est au centre des critiques pour avoir forcé un Boeing B-737 de la compagnie Ryanair à se poser à Minsk afin d’interpeller Roman Protassevitch, un opposant au président Loukachenko. Depuis, ce pays a fait l »objet de sanctions de la part, notamment, de l’Union européenne et les États-Unis. D’autres sont en préparation.

En outre, le 31 mai, l’Otan a décidé de restreindre de l’accès de son siège, à Bruxelles, aux diplomates biélorusses. « Les Alliés ont fermement condamné une violation des règles internationales et une attaque contre la liberté d’expression » par Minsk. […] Nous saluons les sanctions prises par les alliés de l’Otan, y compris les restrictions d’accès imposées à la compagnie du Bélarus et nous demandons la libération immédiate des personnes arrêtées », a fait valoir Jens Stoltenberg, le secrétaire générale de l’Alliance atlantique.

Cela étant, les exercices Zapad ont souvent donné matière à des polémiques. Ainsi, par exemple, lors de l’édition 2009, les forces biélorusses et russes avaient simulé une frappe nucléaire contre la Pologne.

Et, en 2017, la Russie fut accusée par l’Otan de manquer de transparence, s’agissant notamment de l’effectif engagé. En effet, chaque manoeuvre mobilisant près de 13.000 militaires doit faire l’objet d’une notification auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe [OSCE]. Or, Moscou avait annoncé la participation de 12.700 hommes… ce qui fut mis en doute par l’Alliance.

« Il y avait probablement plus de 40.000 militaires dans cet exercice. L’astuce a été de compartimenter Zapad 2017 en une série d’exercices plus petits. Mais d’un point de vue militaire, ils étaient tous connectés », avait expliqué le général Ben Hodges, alors chef de l’US Army en Europe. Et de conclure : « Le nombre de soldats russes impliqués dans l’exercice dépassait largement 12.700. »

« Ce que nous voyons est une préparation sérieuse pour une grande guerre. […] Lorsque nous regardons uniquement l’exercice qui est présenté par la Russie, il ne devrait pas y avoir d’inquiétude. Mais quand on regarde la situation dans son ensemble, nous devons nous inquiéter parce que la Russie n’est pas transparente », avait aussi commenté, à l’époque, le général tchèque Petr Paval, alors président du comité militaire de l’Otan.

Quoi qu’il en soit, pour cette édition 2021 de Zapad, Sergueï Choïgou a assuré que « dans les délais établis par les traités internationaux, nos partenaires seront informés des paramètres de l’exercice, tandis que des journalistes et observateurs internationaux pourront y assister. »

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