Un test antimissile américain échoue après qu’un navire espion russe a été signalé près de la zone d’essais

La semaine passée, le Pentagone a confirmé une information du site USNI News, selon laquelle le navire collecteur de renseignements électromagnétique russe SSV-535 Kareliya [classe Vishnya] naviguait à 13 milles à l’ouest de Kauai, un île de l’achipel Hawaïen où est implantée une base utilisée par l’US Navy pour les essais relatifs à la défense antimissile. En clair, le bâtiment russe ne se trouvait qu’à un mille des eaux territoriales américaines [lesquelles commencent à 12 milles de la côte].

La flotte du Pacifique de l’US Navy, dont le quartier général est situé à Hawaï, a alors assuré qu’elle tenait le navire espion russe à l’oeil. « Avec les avions de patrouille maritime, les navires de surfaces et les capacités conjointes, nous pouvons surveiller de près tous les navires dans la zone d’opérations indo-pacifique », a-t-elle en effet valoir.

Cela étant, les essais des systèmes antimissile n’étant généralement pas annoncés à l’avance par la Missile Defense Agency [MDA], l’agence du Pentagone qui en a la charge, la présence du SSV-535 Kareliya près de l’île de Kauai avait de quoi intriguer. Était-on au courant, à Moscou, qu’un test allait être prochainement conduit?

Car, en effet, le 30 mai, la MDA a annoncé l’échec de l’interception d’un missile balistique de moyenne portée par le système AEGIS d’un destroyer de la marine américaine.

« L’objectif du test était de démontrer la capacité d’un navire Aegis configuré pour la défense contre les missiles balistiques à détecter, suivre, engager et intercepter un missile balistique de moyenne portée avec deux missiles intercepteurs de type Standard Missile-6 Dual II. Cependant, l’interception n’a pas eu lieu », a expliqué la MDA.

Il a été précisé plus tard que cet essai avait eu lieu au nord-ouest de Hawaï, soit là où la présence du SSV-535 Kareliya avait été signalée quelques jours plus tôt. Aucune précision n’a été donnée au sujet de sa position au moment du test. Et on ignore donc s’il se trouvait encore près de Kauai. D’autant plus que les responsables américains semblent se contredire.

Ainsi, rapporte le quotidien « The Honolulu Star-Advertiser », l’un d’eux a expliqué que le test avait été retardé parce qu’il n’était pas le question de le réaliser sous les yeux [et les oreilles] du renseignement russe. Mais la MDA a démenti tout retard, assurant que l’essai avait été effectué dans la « fenêtre de tir » prévue.

Quoi qu’il en soit, un ancien officier du renseignement naval américain, désormais professeur à l’Université de Hawaï, a expliqué au journal que la Russie cherchait « peut-être des informations » sur les systèmes antimissiles pour « améliorer la capacité de ses armes hypersoniques à pénétrer les défenses américaines ».

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