Aviation de combat : L’escadron de transformation 4/3 « Argonne » a été officiellement mis en sommeil
L’histoire d’un escadron de l’armée de l’Air & de l’Espace est souvent marquée par des « mises en sommeil » suivies par des réactivations. Ce sera ainsi le cas de l’Escadron de transport 1/64 Béarn. Dissous en 2017 alors qu’il volait sur Transall C-160, il sera réactivé durant l’été prochain, comme seconde unité opérationnelle sur A400M Atlas.
L’escadron 4/3 Argonne, jusqu’alors doté de chasseurs-bombardiers Mirage 2000D connaîtra-t-il le même sort? Rien n’est moins sûr… Des traditions d’escadrons au passé pourtant prestigieux, comme le 1/30 « Alsace » [dissous en 2008, ndlr], sont en effet toujours en sommeil.
Quoi qu’il en soit, l’annonce de la dissolution de l’escadron de transformation 4/3 Argonne avait été faite au début de cette année. Puis il fut confirmé par le général Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace [CEMAAE] lors d’une visite à la base aérienne [BA] 133 de Nancy-Ochey, en mars dernier.
« La densification de la ressource humaine à travers la fusion de l’escadron de transformation sur Mirage 2000D 4/3 ‘Argonne’ et de l’escadron de chasse 2/3 ‘Champagne’ alliée aux nouvelles capacités de simulation dont bénéficiera la 3e escadre feront des équipages de la BA 133, et plus spécifiquement du 2/3 ‘Champagne’, les garants du socle de compétences et de connaissances des pilotes et des navigateurs formés sur Mirage 2000D » rénovés, avait expliqué l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE], à l’époque.
Deux mois plus tard, l’escadron 4/3 « Argonne », dont la devise est « chante et combat », a donc été officiellement dissous, lors d’une cérémonie présidée par le général Bertrand Jardin, commandant la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC]. Un hommage a été rendu à cette unité par la Patrouille de France tandis que la patrouille de démonstration tactique « Couteau Delta » a effectué sa première présentation de la saison.
Pour rappel, l’origine des traditions du 4/3 Argonne remonte à la Première Guerre Mondiale, avec les escadrilles SPA 31 « Archer » et SPA 48 « Tête de coq » qui, créées respectivement en 1914 et 1915, seront par la suite réunies au sein du groupe de chasse 1/1. L’escadron sous sa forme moderne, si l’on peut dire, verra le jour en 1953, sous l’appellation 3/1 « Argonne ». Doté de Republic F-84 Thunderjet, sa mission porte sur la « spécialisation tactique des jeunes pilotes issus des écoles. » Mais, quatre ans plus tard, il connaît sa première mise en sommeil.
L’escadron sera finalement réactivé le 1er mai 1974, sous l’appellation « 2/7 Argonne ». Affecté à la base aérienne 113 de Saint-Dizier, il reprend alors la mission qui était la sienne en 1957, c’est à dire l’entraînement et la conversion opérationnelle des pilotes, à la différence qu’il s’agit désormais de Jaguar E [biplace] et non plus plus de F-84. Mais cela ne l’aura pas empêché de prendre part à des opérations extérieures, notamment en Afrique et en ex-Yougoslavie.
Le Jaguar étant progressivement retirés du service, le 2/7 Argonne est une nouvelle fois dissous le 8 juin 2001. Mais ses traditions ne tarderont pas à revivre puisqu’il sera reactivé en septembre 2010, sous la dénomination « Escadron de transformation des équipages Mirage 2000 D [ETD] 2/7 ‘Argonne' ». Puis, rattaché à la troisième escadre en 2014, il finit par prendre l’appellation « 4/3 Argonne ».
Cet escadron risque d’être mis en sommeil pour longtemps étant donné que le 3/4 « Aquitaine » assure déjà la mission de conversion des pilotes sur Rafale. Sera-t-il réactivé quand le SCAF entrera en service?