Des Rafale M du porte-avions Charles de Gaulle ont de nouveau testé la défense aérienne chypriote
En 2020, et alors que la Turquie poursuivait ses recherches de gaz naturel dans la zone économique exclusive [ZEE] de la République de Chypre malgré les mises en garde et les menaces de sanctions de l’Union européenne [UE], Paris et Nicosie renforcèrent leur coopération militaire à l’occasion du déploiement du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée orientale, dans le cadre de la mission Foch. Ce qui donna lieu à la première édition de l’exercice Talos, dont l’objectif était d’éprouver la défense aérienne chypriote par des simulations d’attaques effectuées par des Rafale M.
Si la tension en Méditerranée orientale a désormais baissé d’un cran, la coopération militaire entre la France et Chypre s’est récemment poursuivie avec la présence du porte-avions Charles de Gaulle et de son escorte au sud de l’île. Présence apparemment surveillée de près par une frégate russe de type « Amiral Grigorovich » depuis maintenant plusieurs jours.
#OSINT #BMØ #Navy #MarineNationale Eastern Mediterranean Sea, 25-05-2021. The Charles de Gaulle carrier strike group loitering South of Cyprus, shadowed by a Project 11356 Grigorovich class. pic.twitter.com/Sr5t1Q4DfV
— OSINT-1 (@OSINT_1) May 27, 2021
Ainsi, les 18 et 25 mai, des Rafale M du groupe aérien embarqué [GAé] du Charles de Gaulle ont effectué plusieurs vols à basse altitude en simulant des attaques afin d’éprouver une nouvelle fois les capacités de défense aérienne chypriotes, lesquelles reposent essentiellement sur des moyens fournis par la Russie, dont des systèmes 9M330 Tor et 9K37 BUK.
« Le but principal de l’exercice [TALOS 21] était d’évaluer la réponse du système de défense aérienne de la République de Chypre et de former le personnel de la Garde nationale dans des conditions réalistes », explique le ministère chypriote de la Défense, avant de souligner que « l’échange de connaissances et d’expériences » dans ce domaine est « considéré comme particulièrement important » pour Nicosie.
Cet exercice a également été l’occasion pour les Rafale M de se « frotter » à des systèmes russes de défense aérienne… et de confronter ces derniers à leur suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale], lequel se compose de trois détecteurs radar de 120°, de trois détecteurs d’alerte laser de 120° [DAL], de deux détecteurs de départ missile [DDM] infrarouge, de trois brouilleurs, de quatre lance-leurres modulaires et de deux lance-paillettes SPIRALE.
« Nos liens avec la France reposent sur des valeurs communes et une vision commune de la sécurité et de la prospérité en Europe du Sud-Est », a tenu à souligner Charalambos Petridis, le ministre chypriote de la Défense, à l’occasion d’une visite à bord du porte-avions français.
Par ailleurs, l’hélicoptère Dauphin du détachement de la Flottille 35F embarqué à bord du Charles de Gaulle a également été sollicité pour un exercice de sauvetage en mer, organisé au profit de la Garde nationale chypriote.
À noter que, parallèlement à ces exercices avec Chypre, le groupe aéronaval est engagé dans l’opération Chammal au Levant. Les appareils du GAé ont ainsi reforcé les Rafale de l’armée de l’Air & de l’Espace, basé en Jordanie et aux Émirats arabes unis. Au cours de la semaine écoulée, 42 sorties aériennes ont été assurées au profit de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. L’une d’entre-elles a donné lieu à une frappe, dans un secteur qui n’a pas été précisé par l’État-major des armées.
Photo : Ministère de la Défense de la République de Chypre
