Thales et Atos officialisent la création d’Athea, « champion » de l’intelligence artificielle pour la Défense

Annoncée le 10 mai dernier par la ministre des Armées, Florence Parly, la création par Thales et Atos d’une co-entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle appliquée aux secteurs de la défense et de la sécurité est désormais officielle. L’annonce en a été faite ce 27 mai.

« Atos et Thales annoncent aujourd’hui la création d’Athea, une société commune destinée à développer une plateforme souveraine associant traitement de données massives et intelligence artificielle pour les secteurs de la défense, du renseignement et de la sécurité intérieure et qui s’adresse tant aux acteurs publics que privés », ont effet indiqué les deux groupes, via un communiqué commun.

Ce rapprochement a en partie été favorisé par le programme ARTEMIS [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources], lancé en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] afin de doter le mininstère des Armées d’une solution souveraine en matière de stockage et d’exploitation des données. Ce qui a des applications dans le domaine de l’intelligence artificielle.

« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision » et par conséquent, « nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait souligné Mme Parly lors de son déplacement à Creil. « C’est un enjeu de souveraineté essentiel », avait-elle insisté.

Pour rappel, certains services de renseignement français, comme la DGSI [Direction générale de la sécurité intérieure, ndlr] a recours à une solution américaine, en l’occurrence celle fournie par Palantir, pour le traitement des données.

Quoi qu’il en soit, Thales et Atos expliquent qu’Athea « bénéficie de l’expérience » que les deux groupes ont acquise lors de la phase de démonstration du programme ARTEMIS. Ils sont d’ailleurs « co-titulaires du marché d’optimisation et de préparation de l’industrialisation du programme, notifié par la DGA le 30 avril 2021 », rappellent-ils.

« Athea permettra de créer une solution capable d’exploiter les données sensibles de façon sécurisée, à l’échelle d’un pays, et facilitera son implémentation au sein des programmes gouvernementaux concernés. La structure fournira également des services d’expertise, de conseil et de formation », font valoir Thales et Atos, avant de souligner que cette co-entreprise « permettra de mutualiser les investissements, compétences et expertises. »

Par ailleurs, Athea s’appuiera sur un « écosystème » constitué de grandes entreprises PME, start-ups et autres laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle.

Cette nouvelle entité « apportera également des solutions sécurisées et des briques technologiques suffisamment ouvertes et modulaires, afin de favoriser les collaborations et de stimuler, en lien avec l’Agence du numérique de défense récemment créée, l’écosystème industriel et souverain, pour le développement d’applications de confiance », assurent Thales et Atos.

Illustration : Thales

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