Airbus fait le point sur les dernières évolutions de l’A400M « Atlas », dont le 100e exemplaire a été livré

Il y a un peu plus de dix ans, le sort de l’avion de transport A400M Atlas était incertain. Son développement, assuré par Airbus, se heurtait à d’importants problèmes, lesquels avaient entraîné des retards et des surcoûts qu’il fallait bien prendre en charge. Ce programme fut finalement sauvé par la signature d’un avenant au contrat liant l’industriel aux sept pays clients.

Ainsi, ces derniers acceptèrent de remettre la main au pot pour 2 milliards d’euros, d’accorder une avance remboursable de 1,5 milliards, gagée sur les futurs exportations de l’appareil, et de renoncer aux pénalités de retard qu’ils étaient alors en droit d’exiger.

Pour autant, Airbus dut faire face à des problèmes persistants, notamment au niveau des logiciels de contrôle [FADEC] et des boîtiers de transmission [AGB accessory gearbox] des turbopropulseurs. En outre, la mise au point des capacités tactiques [largage de parachutistes, ravitaillement en vol des hélicoptères, etc] prit du retard. En 2020, le montant des surcoûts dépassa les 10 milliards, pris en charge en grande partie par l’industriel.

Malgré toutes ces difficultés, retards et surcoûts, le programme A400M avance. Ainsi, le 25 mai, Airbus a annoncé la livraison du 100e appareil, le MSN 111, destiné à l’Ejército del aire [Espagne]. Il reste encore 74 avions à produire, 174 exemplaires ayant fait l’objet de commandes fermes. À ce sujet, les exportations tardent à décoller… Si l’Indonésie et le Kazakhstan ont fait part de leur intérêt, seule la Malaisie a franchi le pas, avec une commande de 4 appareils.

Par ailleurs, a précisé Airbus, la « flotte mondiale d’A400M a franchi le seuil des 100.000 heures de vol dans le cadre de missions réalisées dans le monde entier par l’ensemble de nos huit pays clients ». Et d’ajouter : « Tous les opérateurs de l’A400M ont exploité leurs appareils de manière intense lors de missions […] liées à la crise de la covid-19 et mené des opérations conjointes. »

Sans doute que ce seuil aurait été franchi plus tôt… sans les problèmes de disponibilité de l’A400M. En France, sur la dizaine d’exemplaires livrés, seulement trois étaient disponibles en 2017… Et six le sont en moyenne en 2021, alors que la flotte compte désormais 18 unités.

Enfin, Airbus a également fait le point sur les nouvelles capacités tactiques de son avion de transport. « L’A400M est d’ores et déjà en mesure de larguer, de jour comme de nuit, 116 parachutistes par sauts simultanés depuis les portes latérales avec ouverture automatique de parachute, ou depuis la rampe arrière avec ouverture automatique de parachute ou par sauts en chute libre », a rappelé le constructeur.

Sur ce point, de récents essais ont permis de valider la capacité de largage de parachutistes par la rampe à 25.000 pieds [7.600 mètres] d’altitude en mode « ouverture automatique » [OA] et jusqu’à 38.000 pieds en chute libre. Les capacités de largage et de livraison de fret ont également été étendues. « Un autre moyen de livrer du fret sur des pistes d’atterrissage sans équipement de manutention, a également été certifié : charge militaire jusqu’à 19 t de palettes [en un seul passage] ou 25 t [en deux passages] sur pistes aménagées et non aménagées », indique Airbus.

Une autre étape importante franchie par l’A400M est la certification de sa capacité de vol automatique à basse altitude. En mai 2020, Airbus avait annoncé que cette dernière était disponible en mode VFR [visual flight rules, vol à vue]. Désormais, elle l’est aussi en mode IMC [pour Instrument Meteorological Conditions / Conditions météorologiques de vol aux instruments]. « Cette capacité qui s’appuie sur des systèmes de navigation et des bases de données topographiques est une première pour un avion militaire. Elle rend l’avion moins détectable dans les zones hostiles et moins vulnérable aux menaces lors des opérations en milieux hostiles », souligne l’industriel.

Photo : Airbus

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