Sahel / Barkhane : Premier vol opérationnel pour le drone Reaper Block 5 de l’armée de l’Air et de l’Espace

En 2020, deux systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper Block 5 – soit six appareils – ont été livrés à la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], basée à Cognac.

Pour rappel, ces deux systèmes firent l’objet d’un contrat notifié en août 2018 par le Pentagone – au nom de la France – à General Atomics, pour un peu plus de 106 millions d’euros. Ils devaient alors compléter les deux systèmes Reaper Block 1 que l’armée de l’Air & de l’Espace avait reçus cinq ans plus tôt.

Par rapport à leurs prédécesseurs, les Reaper Block 5 disposent d’un nouveau système électrique, de capacités accrures en matière de communication [liaisons mieux sécurisées et débit de transmission plus important] et d’une suite logicielle et de capteurs améliorés. Dotés d’un système d’atterrissage automatique et bénéficiant d’une autonomie plus élevée, ils sont en mesure d’emporter une charge utile plus lourde.

En outre, la gamme armement qu’ils sont susceptibles de mettre en oeuvre est plus étendue : aux bombes à guidage laser GBU-12 de 250 kg viennent s’ajouter les missiles air-sol Hellfire et les bombes GBU-49 à guidage laser et GPS.

Actuellement, les Reaper Block 1 engagés au Sahel ne peuvent emporter que des GBU-12… Cette capacité a été déclarée opérationnelle en décembre 2019. Depuis, et selon un récent rapport parlementaire, ces appareils « drones volent toujours armés » et « apportent un appui décisif aux opérations. » Ainsi, depuis le début de l’année 2020, ils ton effectué « environ 45 % des frappes.  »

« Les exigences de l’opération confirment le choix fait de déployer les équipages sur le théâtre d’opérations pour des raisons pratiques – proximité avec les personnels appuyés, échanges avec le détachement de chasse, etc – tout autant qu’éthiques – débriefing des frappes sur place, accompagnement psychologique, absence d’effet de virtualisation », était-il expliqué dans ce document.

Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, aucun des Reaper Block 5 livrés l’an passé n’avait pris part à une mission opérationnelle au Sahel. C’est désormais chose faite. En effet, indique l’État-major des armées [EMA], l’un de ces appareils a décollé de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey [Niger] pour appuyer une opération menée par le Groupement tactique désert [GTD] Bison dans les environs de Nokara, dans le Gourma malien.

Le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] avait précedemment envoyé une équipe à Niamey afin de réaliser des « vols d’expérimentation ». « L’objectif était que l’escadron Reaper de l’opération Barkhane puisse exploiter ces nouvelles capacités le plus rapidement possible », a expliqué le chef de ce détachement.

Cette campagne d’expérimentation a ainsi permis aux équipages de la 33e ESRA affectés à la BAP de Niamey de se familiariser avec cette version évoluée du Reaper. Par ailleurs, rappelle l’EMA, la maintenace de ces nouveaux appareils est désormais exclusivement assurée par des mécaniciens français, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Cela étant, les MQ-9 Reaper Block 1 seront également portés au Block 5 dans les mois qui viennent. Cette opération est « prévue aux États-Unis entre 2022 et 2023, suivant un calendrier qui sera sans incidence sur les opérations », avait assuré le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE], lors d’une audition parlementaire, en octobre dernier.

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