Les futurs patrouilleurs outre-Mer porteront les noms de héros ultramarins de la France Libre

En décembre 2019, et conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, le ministère des Armées put enfin lancer le programme des Patrouilleurs outre-Mer [POM] qui n’avait alors que trop tardé, au risque de donner lieu à des ruptures temporaires de capacité, les patrouilleurs P400, en service depuis près de 40 ans, arrivant au bout de leur potentiel.

Une commande de six navires fut alors notifiée à Socarenam. Et la construction du premier POM, destiné à la Nouvelle-Calédonie, débuta à Saint-Malo en octobre 2020. Cependant, il restait à encore à trouver les noms que porteront ces futurs patrouilleurs. Pour cela, l’Officier de Programme au Service Historique de la Défense établit une liste de propositions, laquelle est ensuite transmise au chef d’état-major des armées [CEMA]. Puis, il revient au ministre des Armées de décider.

Généralement, les noms proposés relèvent de cinq grande catégories : reconnaissance [personnages historiques ou grands marins, faits d’armes], milieu naturel [comme, par exemple, Mistral, Tonnerre, Rubis], vertus [comme la Confiance, le Téméraire, Le Vigilant, etc], rayonnement de la France et, enfin, cohésion de la Nation [Aquitaine, Bretagne, Provence, etc].

Pour les cinq futures Frégates de défense et d’intervention [FDI], il a été décidé qu’elles porteraient les noms d’amiraux ayant joué un rôle déterminant dans l’histoire de la Marine nationale au XXe siècle. Et, s’agissant des POM, la catégorie « reconnaissance » sera une nouvelle fois mise en avant puisque les six navires prendront les noms de héros ultra-marins de la France Libre.

« Les noms ont été choisis en fonction du lieu d’affectation de chaque unité », a annoncé la Marine nationale, ce 20 mai. Ainsi, la classe des POM « portera le nom de Félix Éboué, en hommage à ce résistant guyanais de la première heure, figure du ralliement de l’Afrique équatoriale française à la France libre ».

Cependant, le POM qui, actuellement en construction, sera livré en 2023, s’appellera « Auguste Bénébig », natif de Nouméa. Le suivant prendra le nom de « Jean Tranape ». Ces navires seront destinés à la Nouvelle Calédonie. Les deux patrouilleurs qui rejoindront la Polynésie française seront baptisés « Teriieroo a teriierooiterai » et « Philippe Bernardino ». Enfin, les deux derniers, qui seront affectés à la Réunion, s’appelleront « Auguste Techer » et « Félix Éboué ».

« Traditionnellement attribué au premier de série, le nom de la classe sera exceptionnellement celui du dernier de la série, ce qui permettra à la fois d’honorer particulièrement Félix Éboué, de répondre au besoin capacitaire prioritaire et d’attribuer au premier POM affecté à La Réunion le nom d’un natif de l’île [Auguste Techer] », explique la Marine nationale.

Pour rappel, d’une longueur de 79,9 mètres pour une largeur de 12 mètres et un tirant d’eau inférieur à 3,5 mètres, les POM afficheront un déplacement de 1.300 tonnes. Mis en oeuvre par un équipage de 30 marins [et disposant d’une capacité d’accueil pour les commandos, ndlr], ils auront un rayon d’action supérieur à 5.500 nautiques.

Pouvant naviguer à la vitesse maximale de 24 noeuds, les POM seront dotés d’un radar de veille air/surface, d’un système de situation tactique, d’un système d’identification optronique jour/nuit, d’une
capacité de communication par satellite… et d’une grue de manutention. Leur armement reposera sur un canon télé-opéré de 20 mm et quatre mitrailleuses [deux de 12,7 mm et deux de 7,62mm]. Enfin, ils embarqueront un drone aérien à décollage vertical anisi que deux embarcations rapides et une autre dite de servitude.

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