Cinq avions d’attaque légers sont en lice pour équiper les forces spéciales américaines

Cela fait maintenant des années qu’il est envisagé de doter les forces américaines d’avions d’attaque légers pour des missions de reconnaissance et de contre-insurrection. Outre l’efficacité attendue sur le plan militaire, une telle solution permettrait d’économiser le potentiel des chasseurs-bombardiers [dont une heure de vol coûte en moyenne 40.000 dollars…] et de réserver ces derniers aux combats dits de haute intensité.

Ainsi, en 2008, l’US Navy et l’US Air Force lancèrent les programmes « Imminent Fury » [ou « Combat Dragon II »] et LAAR [Light Attack/Armed Reconnaissance]. Seulement, le Congrès ne se montra guère convaincu [ou ne voulut pas l’être…] et ces initiatives n’eurent pas de suite. Cependant, l’une d’elles fut reprise par le commandement américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale [US CENTCOM}, qui, en 2016, engagea deux anciens OV-10 Bronco contre l’État islamique [EI ou Daesh] à des fins d’expérimentation.

En 2017, le sénateur John McCain relança l’idée de doter l’aviation américaine d’avions d’attaque légers, dans un document intitulé « Restoring American Power ». Ainsi, il préconisa d’acquérir 300 appareils à « faible » coût pour des interventions dans des environnements « permissifs ».

Un « grande idée », commenta alors le général David Goldfein, alors chef d’état-major de l’US Air Force, qui lança dans la foulée le programme OA-X. Et quatre modèles furent donc évalués par la suite, dont le Scorpion de Textron Aviation, l’AT-802L Longsword d’Air Tractor Inc et L3, l’AT-6 Wolverine Texan II de Beechcraft Corp et l’A-29 Super Tucano de Sierra Nevada Corp, associé au brésilien Embraer. Seuls les deux deux derniers cités furent retenus pour la suite. Ce qui n’était pas vraiment une surprise puisqu’ils avaient déjà été les finalistes d’un programme mené par le Pentagone au bénéfice de la force aérienne afghane.

Finalement, la stratégie de défense des États-Unis ayant fait une priorité de la concurrence avec la Chine et la Russie, l’US Air Force estima que l’utilité de 300 avions d’attaque légers n’était plus avérée. Cela étant, le programme OA-X fut en partie repris par le commandement américain des opérations spéciales [US SOCOM], sous le nom d' »Armed Overwatch ».

La composante aérienne de l’US SOCOM [AFSOC] a depuis exprimé le besoin de se procurer 75 avions d’attaque légers afin de remplacer ses U-28A Draco [des Pilatus PC-12, ndlr], qu’elle utilise comme appareil léger de surveillance et de renseignement.

L’objectif est de pouvoir disposer d’avions pouvant assurer à la fois des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance], d’appui aérien rapproché et de frappe de précision.

Ce projet a pris du retard en raison de la pandémie de covid-19 et, surtout, d’une certaine réticence du Congrès. Cela étant, le 14 mai, l’US SOCOM a publié une liste de cinq types d’avion qu’il souhaite évaluer. Et il y a quelques suprises…

En effet, l’A-29 Super Tucano n’y figure pas… Pour autant, Sierra Nenava Corp n’est pas écarté du processus puisque son MC-145B Wily Coyote a été retenu. Pour le moment, on a peu de détails sur cet appareil, si ce n’est qu’il s’agira d’une variante du C-145A Combat Coyote, en service au sein de l’AFSOC.

Autre appareil sélectionné : le AT-802U Sky Wardern, dont la candidature est défendue par L3 Communications Integrated Systems. Une seconde surprise est la présence du Bronco II dans la liste… Il s’agit d’une version « américanisée » par Leidos de l’Advanced High Performance Reconnaissance Light Aircraft [AHRLAC], un avion d’attaque léger présenté en 2011 par les groupes sud-africains Paramount et Aerosud.

Une troisième surprise est la sélection du MC-208 Guardian, soumis par MAG Aerospace. Conçu à partir du Cessna 208 « Caravan », cet appareil peut emporter une boule optronique, différents autres capteur et de l’armement, dont des roquettes Hydra-70 et jusqu’à huit missiles Hellfire. Enfin, le cinquième avion retenu n’est autre que l’AT-6 Wolverine, un vieil habitué de ce type de compétition…

Les évalutions de ces appareils auront lieu au cours des prochains mois à la base aérienne d’Eglin [Floride]. Le processus de sélection devrait être terminé d’ici mars 2022.

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