Des chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet d’occasion pour la force aérienne tunisienne?

Par rapport au Maroc et à l’Algérie, la Tunisie dispose d’une force aérienne aux capacités limitées étant donné que ces dernières reposent sur une petite dizaine d’avions de combat F-5 Tiger II, acquis auprès des États-Unis dans les années 1980. Et, ces dernières années, cette flotte a été amoindrie avec la perte de deux appareils, dont un lors d’une opération conduite dans la région de Remada [sud du pays], où des accrochages avec des groupes jihadistes sont régulièrement signalés.

Or, la modernisation de l’aviation de combat tunisienne est un dossier urgent… Et Tunis n’a pas beaucoup de marges de manoeuvre pour le régler. Le gouvernement tunisien pourrait profiter des bonnes relations avec Washington pour trouver une solution, qui passerait, par exemple, par l’acquisition de F-16 Viper auprès de Lockheed-Martin. Mais de tels avions sont hors de portée sur le plan financier.

Plus accessible, l’avion d’entraînement et d’attaque L-39NG du constructeur tchèque Aero Vodochody pourrait convenir aux besoins de la force aérienne tunisienne… Seulement, il est encore en phase de développement. D’où une autre hypothèses, soulevée par Africa Intelligence.

En effet, selon ce site spécialisé dans les affaires de renseignement, Tunis pourrait récupérer une partie de la trentaine de F/A-18 Hornet actuellement en service au sein de la force aérienne koweïtienne. Le chef d’état-major de la force aérienne tunisienne, le général Mohamed Hajjem, « mène des discussions très avancées avec son homologue koweïtien Saif al-Hussein » à cette fin, écrit Africa Intelligence.

Pour rappel, le Koweït attend 56 nouveaux avions de combat, dont 28 F/A-18E/F Super Hornet et 28 Eurofighter Typhoon. Aussi cherche-t-il un point de chute pour les F/A-18 Hornet acquis à la fin des années 1980. Et les autorités koweïtiennes seraient prêtes à les céder à la Turnisie pour environ un million de dollars pièce.

Pour qu’un tel transfert puisse se faire, il faut l’accord de Washington. Or, l’administration Biden y est évidemment favorable, la Tunisie ayant obtenu le statut d’allié majeur non membre de l’Otan en 2015.
Et les F/A-18 ainsi cédés pourraient même ête modernisés, dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales]… Et la formation des futurs pilotes tunisiens serait assurée aux États-Unis.

Une telle perspective est d’ailleurs prévue dans l’accord de coopération militaire signé en octobre dernier, à l’occasion d’une visite à Tunis de Mark Esper, alors secrétaire américain à la Défense. Le texte, valable pendant dix ans, évoque en effet « la formation et l’après-vente en cas de cession d’armement sophistiqué ».

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