Feu vert de Washington à l’achat par l’Inde de six avions de patrouille maritime P-8I Neptune de plus

Pour l’Inde, la présence de plus en plus affirmée de la marine chinoise dans son environnement proche, notamment dans l’océan Indien et aux abords du détroit de Malacca, est un sujet de préoccupation. De même que le renforcement de la flotte sous-marine pakistanaise, avec l’acquisition de huit sous-marins de Type 039A [classe Hangor/Yuan] auprès de la Chine. D’où la volonté de New Delhi d’améliorer les capacités de patrouille maritime de l’Indian Navy, ainsi que le nombre de sous-marins de cette dernière.

En 2009, et dans des conditions qui firent récemment polémique, le ministère indien de la Défense passa commande de huit avions de patrouille maritime P-8I « Neptune » [variante indienne du P-8A Poseidon américain] auprès de Boeing pour 2,19 milliards de dollars. Et cela, aux dépens d’une offre faite par Airbus [EADS à l’époque] reposant sur l’A-319 MPA [Maritime Patrol Aircraft].

Puis, en 2016, New Delhi leva une option pour quatre P-8I Neptune supplémentaire, portant ainsi la flotte de ce type d’appareil à 12 exemplaires.

Et, en juillet 2020, après une commande de nouveaux lots de missiles antinavires AGM-84L Harpoon Block II et de torpilles Mk 54 destinés à ses avions de patrouilles maritimes, l’Indian Navy émit le souhait de se procurer six P-8I supplémentaires pour 1,8 milliard de dollars.

Or, le 30 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif dit « Foreign Military Sales » [FMS] a donné son feu vert pour cette nouvelle commande indienne. Cela étant, il n’est pas question de faire un prix d’ami puisque le contrat pour ces six P-8I supplémentaires pourrait atteindre les 2,42 milliards de dollars.

La « vente proposée soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à renforcer la relation stratégique américano-indienne et à améliorer la sécurité d’un partenaire majeur, qui continue d’être une force importante pour la stabilité politique, la paix et le progrès économique dans la région Indo-Pacifique », justifie la DSCA.

Visiblement, l’acquisition par l’Inde de systèmes russes de défense aérienne S-400, qui l’expose pourtant à de possibles sanctions au titre de la loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act] n’est finalement pas un problème pour les autorités américaines… dont la priorité est de contenir l’influence chinoise.

Par ailleurs, et au-delà de cette commande éventuelle de six P-8I Neptune supplémentaire, l’Inde envisage également de se procurer 30 drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B Skyguardian auprès du constructeur américain General Atomics. Et au moins dix exemplaires [version SeaGuardian, ndlr] devraient être destinés à l’Indian Navy.

Pour rappel, le MQ-9B SeaGuardian est équipé d’un radar à ouverture synthétique Lynx [ou d’un radar de surveillance maritime SeaVue conçu par Raytheon], d’une boule optronique Wescam MX-20 ainsi que d’une nacelle Sage 750 permettant de rechercher, d’identifier et de suivre les émissions radars provenant de sites terrestres et de navires. Enfin, il peut emporter des bouées acoustiques.

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