Camerone 2021 : La Légion étrangère célèbre la devise « Honneur et Fidélité »

Il y a cent ans, les légionnaires adoptaient officiellement la devise « Honneur et Fidélité », inscrite en lettres d’or sur les drapeaux de leurs régiments. Dans un éditorial publié en mars, le général Alain Lardet, le commandant de la Légion étrangère [COMLE], avait souligné ce qu’elle pouvait représenter pour ces hommes venus de tous les horizons pour se mettre au service de la France. « Là où est l’honneur, là où est la fidélité, là seulement est la patrie », avait-il écrit, rappelant ainsi les mots de Louis d’Estouteville, gouverneur militaire du Mont-Saint-Michel pendant la guerre de Cent Ans.

« La fidélité est le souffle de l’honneur : elle l’anime. Elle en est même un principe. Elle prend de ce fait une toute autre dimension que l’aspect statique, froid ou austère qu’elle semble revêtir aujourd’hui. Car au contraire, la fidélité est une disposition initiale qui ouvre les portes de l’aventure et de l’inattendu. Elle est un élan du cœur et de la volonté qui autorise tous les héroïsmes », avait poursuivi le général Lardet.

Et d’ajouter : « Contrairement au diagnostic actuel qui affirme que la fidélité aurait tendance à disparaître d’un monde qui promeut tous les vagabondages, à en croire cette faculté de notre temps à ‘laisser tomber’ à la moindre difficulté, à la moindre lassitude, cette vertu est l’arme de la résilience, si convoitée. De fait, elle se fait source de paix dans un contexte tourmenté. C’est la fidélité qui permet de remplir la mission jusqu’au bout. »

Aussi, la commémoration du 158e anniversaire de la bataille de Camerone [Mexique] aura pour thème « Honneur et fidélité, 100 ans de la devise ». Et pour marquer ce centenaire, la main du capitaine Danjou sera portée, à Aubagne, par le général Vittorio Tresti, dont « l’histoire est concentré d’honneur et de fidélité », selon le COMLE.

Le parcours du général Tresti est en effet exceptionnel. Né en Italie, il rejoint la Légion étrangère en octobre 1958. Incorporé à Sidi Bel Abbès, en pleine guerre d’Algérie. Il ne tarde pas à s’illustrer, au point qu’il ne tardera pas à intégrer l’École militaire interarmes [EMIA] huit ans plus tard. En 1969, il est affecté au 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI] avant de devenir l’aide de camp du général Marcel Bigeard, qui, en 1971, venait de prendre le commandement des Forces françaises du sud de l’océan Indien.

Par la suite, l’officier suit un parcours classique au sein de la Légion étrangère, jusqu’à son admission à l’École supérieure de guerre [94e promotion, ndlr]. Chef de bataillon, il retrouve le 3e REI en tant que chef du bureau opérations instruction [BOI] , avant d’en devenir le chef de corps [1987-89]. Après avoir été affecté à l’état-major de la 3e Région militaire, le colonel Tresti devient par la suite professeur à la Direction de l’enseignement militaire supérieur de l’armée de Terre. En 1993, il rejoint l’état-major de la circonscription militaire de défense de Marseille, où il termine sa carrière en étant promu général de brigade.

« Il y a des personnes que l’on rencontre dans notre vie et qui ne laissent de nous impressionner. Le général Vittorio Tresti est l’une d’elles. Sa carrière, de simple légionnaire aux étoiles de général constitue une remarquable et rare exception. Il lui aura fallu une force intérieure assez conséquente pour affronter, sans jamais se décourager, les nombreux écueils imposés par cette carrière militaire peu commune », écrit la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion étrangère [FSALE] au sujet du général Tresti.

Dans un entretien publié par le site de la FSALE, le général Lardet raconte que le général Tresti a d’abord refusé de porter la main du capitain Danjou. « Mon général, vous me faites un immense plaisir mais je ne peux pas accepter, je ne suis pas digne d’un tel honneur… », a-t-il dit.

Pour la cérémonie organisée à Aubagne, le général Tresti sera accompagné par l’adjudant-chef Ende, le légionnaire Tepass, le chef de bataillon Tanasoiu, l’adjudant-chef Dektianikov et le caporal-chef Emeneya. « Le 30 avril, ils auront cette tâche magnifique de présenter notre relique aux troupes mises à l’honneur cette année : le 4ème Etranger qui a 100 ans comme notre devise, le 1er Etranger de cavalerie, centenaire lui aussi et enfin, honneur et fidélité obligent, un carré de représentants de notre force spéciale, plus que centenaire : la cohorte des légionnaires d’honneur », explique le général Lardet.

Photo : Drapeau du 3e REI © Légion étrangère

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]