Les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth vont naviguer ensemble en Méditerranée

En novembre dernier, à l’occasion du dixième anniversaire des accords de Lancaster House, la ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue britannique, Ben Walace, avaient dit se réjouir de voir les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth coopérer « pour la première fois » en 2021. Et d’ajouter : Nous « restons déterminés à atteindre dans ce domaine un niveau inédit de soutien et d’engagement mutuel dans les années à venir. »

Aucun détail sur cette coopération annoncée n’avait alors été annoncé. Depuis, la capacité opérationnelle initiale du HMS Queen Elizabeth a été prononcée et le Charles de Gaulle a appareillé de Toulon en février dernier pour la mission Clemenceau 21, devant duré quatre mois. Et aucune mention sur une possible interaction avec le porte-avions britannique ne figure dans le dossier de presse alors diffusé par la Marine nationale.

Il aura donc fallu attendre ce 26 avril pour en savoir davantage. En effet, le ministère britannique de la Défense [MoD] a officiellement dévoilé le programme du premier déploiement « mondial » du groupe aéronaval de la Royal Navy.

Pour cette mission, le HMS Queen Elizabeth sera accompagné par les destroyers de type 45 HMS Defender et HMS Diamond, ainsi que par les frégates anti-sous-marines de type 23 HMS Kent et HMS Richmond. Un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Astute sera de la partie, de même que les navires de soutien logistique RFA Fort Victoria et RFA Tidespring de la Royal Fleet Auxiliary.

Au cours de son périple de 26.000 nautiques, le groupe aéronaval britannique sera rejoint par une frégate néerlandaise HNLMS Evertsen [conçue principalement pour la défense aérienne] et le destroyer américain USS The Sullivans.

Le groupe aérien embarqué à bord du HMS Queen Elizabeth sera composé de 18 avions de combat F-35B, dont 8 aux couleurs britanniques et 10 appartenant à un escadron de l’US Marine Corps [USMC]. En outre, 14 hélicoptères embarqueront à bord du navire, dont 4 Wildcat [lutte anti-navire], 7 Merlin Mk2 [lutte anti-sous-marine] et 3 Merlin Mk4.

Le MoD n’a toutefois pas précisé le calendrier de cette mission, prévue pour durer 28 semaines. On sait seulement que le groupe aéronaval britannique mettra le cap vers la région Indo-Pacifique, où visitera l’Inde, le Japon, la Corée du Sud et Singapour. Il prendra part à l’exercice Bersama Lima, auquel participeront la Malaisie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. En outre, la visite de 40 pays est au programme.

Mais avant de se rendre dans la région Indo-Pacifique, le HMS Queen Elizabeth naviguera pendant quelques temps en Méditerranée orientale, où il devrait soutenir le déploiement de deux navires de la Royal Navy en mer Noire, en mai prochain.

A priori, c’est à cette occasion qu’il opérera aux côtés du porte-avions Charles de Gaulle… ou lorsqu’il sera engagé dans l’opération Sea Guardian, conduite par l’Otan en Méditerranée.

En effet, le MoD précise que « sur la partie méditerranéenne du déploiement, un autre proche allié de l’Otan offrira une séquence d’opérationnelle à double porte-avions, lorsque le Charles de Gaulle naviguera aux côtés du HMS Queen Elizabeth. » Ce qui veut dire que les Rafale Marine et les F-35B évolueront ensemble pour la première fois.

En attendant, le ministre britannique de la Défense attend baucoup de ce premier déploiement du HMS Queen Elizabeth. « La nation tout entière peut être fière des hommes et des femmes dévoués qui, pendant plus de six mois, démontreront au monde que le Royaume-Uni ne recule pas, mais va de l’avant pour jouer un rôle actif dans l’élaboration du système international du 21e siècle », a-t-il fait valoir.

Photo : Royal Navy

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]