Un missile de la défense aérienne syrienne est tombé dans les environs du site nucléaire israélien de Dimona

Dans la nuit du 21 au 22 avril, et sans doute pour contrer une nouveau raid israélien contre des positions tenues en Syrie par des milices affiliées à l’Iran, un missile tiré par une batterie de défense aérienne syrienne S-200 [code Otan : SA-5 Gammon] est tombé à quelques kilomètres du complexe nucléaire israélien de Dimona qui, situé dans le désert du Neguev, abrite notamment un réacteur à eau lourde ainsi que des éléments du programme nucléaire militaire isralien [dont l’existence n’est pas officiellement reconnue].

Étant donné son importance, ce site, où un chantier est en cours en vue de son extension, est évidemment protégé par des dispositifs anti-missile… Dispositifs récemment renforcés en raison de la menace d’une attaque potentielle par des missiles ou des drones à longue portée mis en oeuvre par les rebelles yéménites Houthis, soutenis par l’Iran.

Seulement, le SA-5 en question n’a pas été intercepté comme il aurait dû l’être. Selon la presse israélienne, ce serait une batterie Patriot, de conception américaine, qui aurait échoué à détruire le missile syrien.

« Une enquête préliminaire sur l’incident a révélé qu’aucune interception réelle n’avait été effectuée », a ainsi indiqué le général Hedi Zilberman, le porte-parole de Tsahal.

Si, quelques jours plus tôt, les médias iraniens avaient appelé à frapper le site de Dimona en représailles du sabotage du complexe nucléaire de Natanz, le 11 avril, le général Zilberman a assuré que la chute du missile syrien dans le désert du Neguev n’était « pas délibérée ».

Pour l’expert israélien Uzi Rubin, cité par Reuters, qu’un missile comme le SA-5 manque sa cible et puisse atteindre le sud d’Israël est « cohérent avec ses caractéristiques ».

Conçu à l’époque soviétique, le SA-5 a une portée qui varie selon les modèles : 250 km pour le modèle export S-200VE [avec le missile V-880E/5V8E], 300 km pour le S-200V « Vega » [SA-5b, avec missile V-870, portée 300 km] ou encore 400 km pour le S-200D « Dubna » [SA-5c]. En 2019, l’un de ces engins, également tiré par une batterie syrienne, s’était écrasé dans le nord de Chypre.

Par ailleurs, a souligné M. Rubin, la « trajectoire d’une missile anti-aérien égaré est très délicate à suivre.

Quoi qu’il en soit, la chute de ce SA-5 près de Dimona a donné lieu à une riposte de Tsahal, qui a visé plusieurs batteries syriennes – dont celle à l’origine du tir – par des frappes aériennes.

De son côté, l’agence de presse syrienne officielle SANA a affirmé que l’armée israélienne avait tiré des missiles depuis le plateau de Golan « vers des positions dans les environs de Damas ». Et d’ajouter : « Notre batterie de défense antiaérienne a intercepté des missiles et fait chuter la majorité d’entre eux dans cette agression, qui a causé des blessures à quatre soldats ainsi que quelques dégâts matériels ».

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], les frappes israéliennes ont « détruit » des batteries de défense aérienne dans la région de Dmeir, ville située à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Damas.

Reste que pour le quotidien « The Jerusalem Post », qu’avec un missile ayant failli s’abattre dans l’enceinte du réacteut nucléaire de Dimona, cet incident « illustre à quel point cette bataille est dangereuse. »

Par ailleurs, le 21 avril, une explosion a eu lieu à l’usine d’armement Tomer, qui produit des missiles et autres armements de pointe à Ramla [centre d’Israël]. Aucune victime n’a été à déplorer. D’après le journal Haaretz, l’incident se serait produit lors d’un « test de routine ». Et de préciser, sans plus de détails, que de « hauts responsables de la défense enquêtent, en ce moment, sur l’incident pour voir si les instructions ont été respectées ».

Photo : S200 /  Archive

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