La capacité de l’A400M « Atlas » à ravitailler les hélicoptères en vol certifiée d’ici la fin 2021

En mars, l’armée de l’Air & de l’Espace a reçu son 18e avion de transport A400M « Atlas » doté de nouvelles fonctionnalités, dont le largage simultané de parachutistes par les deux portes latérales et le suivi de terrain à très basse altitude en mode automatique dans les conditions de vol et à vue ainsi que des réservoirs complémentaires CHT [Cargo Hold Tank] qui, installés en soute, permettent d’accroître la capacité de ravitaillement en vol.

Justement, l’une fonctionnalité très attendues par les forces spéciales françaises concerne le ravitaillement en vol des H225M Caracal de l’escadron 1/67 « Pyrénées ». Fonctionnalité qui figure dans le cahier des charges de l’A400M…

Seulement, pour cela, l’A400M doit braquer fortement ses volets pour réduire sa vitesse à 200-240 km/h. Ce qui perturbe l’écoulement de l’air et provoque des turbulences pour l’hélicoptère se présentant pour recevoir du caburant. La solution à ce problème tardant à venir, la France commanda, en 2015, deux KC-130J Hercules auprès de l’américain Lockheed-Martin…

Finalement, les ingénieurs d’Airbus eurent l’idée d’utiliser un tuyau plus long d’une douzaine de mètres, avec un diamètre réduit pour le loger dans nacelle Cobham de l’A400M. Ce qui signifie un débit plus lent… et donc une manoeuvre de ravitaillement plus longue pour les hélicoptères. Quoi qu’il en soit, les essais en soufflerie, effectués avec le concours de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA], furent concluants.

En septembre 2019, Airbus fit part du succès d’une première campagne de tests qui, réalisée avec la Direction générale de l’armement [DGA], avait consisté en une série de « contacts de ravitaillement en vol avec un H225M » sans transfert de carburant [on parle alors de « contact sec »].

Et il aura fallu attendre un an pour qu’un premier vol de ravitaillement avec transfert de carburant entre un A400M Atlas un hélicoptère Caracal ait lieu. Depuis, Airbus et la DGA ont visiblement accéléré le rythme des essais.

Ainsi, le 19 avril, Airbus s’est félicité du succès d’une « importante campagne de certification » en vue du ravitaillement en vol des hélicoptères par l’A400M, les objectifs fixés ayant été atteints en grande partie.

« Les essais en vol, réalisés en coordination avec la Direction générale de l’armement, ont impliqué deux hélicoptères H225M de l’armée de l’Air française », précise Airbus. Donc des Caracal de l’escadron 1/67 Pyrénées.

Cette campagne « s’est déroulée de jour comme de nuit sur la côte ouest de la France, entre 1.000 ft et 10.000 ft, à des vitesses de vol aussi basses que 105 nœuds. Au cours de ces vols, un total de 81 contacts humides et des transferts de 6,5 tonnes de carburant ont été réalisés, dont le ravitaillement simultané de deux hélicoptères pour la première fois. Les tests ont confirmé les résultats positifs des opérations de contact sec et humide menées en 2019 et 2020 », explique l’industriel, qui s’attend à obtenir la certification complète de cette capacité d’ici la fin de cette année.

« Le ravitaillement en vol, conjugué au transport de fret, offre […] à la composante aéromobile une allonge beaucoup plus importante. Le domaine d’intervention des hélicoptères est alors démultiplié et ne rencontre plus d’autres limites que les capacités physiologiques de l’équipage et les contraintes météorologiques », fait valoir la DGA.

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