La Royal Navy va déployer deux navires en mer Noire, avec l’appui du porte-avions HMS Queen Elizabeth

La semaine passée, deux destroyers américains de type Arleigh Burke étaient attendus en mer Noire, l’US Navy ayant adressé à cette fin une notification aux autorités turques pour un passage dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore, conformément à la Convention de Montreux de 1936.

Seulement, et alors que le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, venait d’avertir les États-Unis qu’il « valait mieux pour eux de rester loin de la Crimée », aucun des deux navires de l’US Navy n’est actuellement déployé en mer Noire. « Les États-Unis envoient fréquemment des notifications à la Turquie pour un accès potentiel à la mer Noire. Une demande ne signifie pas nécessairement que des navires passeront [par les détroits] mais elle garantit qu’ils auront déjà les autorisations requises en cas de besoin », a ensuite expliqué un responsable américain auprès de l’agence Reuters.

Depuis, la marine russe a donné le coup d’envoi de manoeuvres navales mobilisant la flotte de la Mer Noire et celle de la Caspienne. Et Moscou, qui a significativement renforcé ses capacités militaires près de la frontière ukrainienne, a fait part de son intention de suspendre, durant six mois, la navigation au large de la pointe occidentale de la Crimée, de Sébastopol et d’un secteur situé près de détroit de Kertch, lequel donné accès à la mer d’Azov.

« La Russie a déjà par le passé agressé des navires ukrainiens et menacé le trafic maritime international en mer Noire, notamment dans le détroit de Kertch. […] Nous appelons la Russie à cesser de harceler les navires dans cette région et à réduire le déploiement de ses forces le long de la frontière de l’Ukraine et de la partie occupée de l’Ukraine », a ensuite réagi John Kirby, le porte-parole du Pentagone.

De son côté, l’Otan n’a pas dit autre chose. « Nous demandons à la Russie de garantir le libre accès aux ports ukrainiens de la mer d’Azov et de permettre la liberté de navigation », a affirmé une porte-parole de l’organisation, via un communiqué. Et d’ajouter : « Restreindre l’accès à certaines zones de la mer Noire et au détroit de Kertch constituerait une action injustifiée relevant d’un comportement déstabilisateur de la part de la Russie ».

Si, pour le moment, l’US Navy a passé son tour en ne donnant pas de suite aux notifications envoyées à Ankara, la marine britannique a l’intention d’envoyer de ses navires en mer Noire. C’est en effet ce qu’a révélé le Sunday Times, en s’appuyant sur des confidences des responsables de « haut niveau » de la Royal Navy.

« La planification opérationnelle se poursuit et elle inclut toujours une mission en mer Noire », a déclaré l’une des sources du journal britannique. Il serait donc question de déployer un destroyer de type 45, muni de 48 missiles de défense antiaérienne Aster-15 et Aster-30, ainsi qu’une frégate de type 23, dotée de capacités anti-sous-marines. A priori, ces deux navires seront détachés de l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth, qui doit appareiller en mai prochain pour prendre position en Méditerranée orientale lors de la première phase de sa mission.

« Les avions furtifs F-35B Lightning II de la RAF et les hélicoptères Merlin devront se tenir prêts à bord du porte-avions HMS Queen Elizabeth pour soutenir les [deux] navires en mer Noire s’ils sont menacés par des bâtiments, des sous-marins ou des aéronefs russes », écrit le Sunday Times.

À noter que le groupe aérien qui prendra place bord du HMS Queen Elizabeth comprendra des F-35B de l’US Marine Corps.

Par ailleurs, ces derniers jours, la Royal Air Force a multiplié les missions de collecte de renseignements d’origine électro-magnétique en envoyant dans l’espace aérien ukrainien, à au moins huit reprises, des avions RC-135 Rivet Joint de la Royal Air Force. En outre, en mai, cette dernière enverra quatre Eurofighter Typhoon en Roumanie dans la cadre des missions de police du ciel de l’Otan dans la région de la mer Noire. Enfin, la British Army prévoit de participer à l’exercice « Cosaque Mace », avec « des centaines » de soldats en Ukraine.

« Le Royaume-Uni, avec ses alliés internationaux, est apporte un soutien inébranlable à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Nous travaillons en étroite collaboration avec Kiev pour surveiller la situation actuelle et continuons d’appeler la Russie à la désescalade », a commenté un porte-parole du ministère britannique de la Défense [MoD].

Photo :  Royal Navy

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