Il était l’un des deux derniers survivants du commando Kieffer : Hubert Faure s’est éteint à l’âge de 106 ans

Sur les 177 membres du commando Kieffer ayant débarqué sur la plage de Sword Beach [Colleville-Montgomery – Normandie] le 6 juin 1944, seul Léon Gautier est encore en vie… En effet, dans la nuit du 16 au 17 avril, Hubert Faure s’est éteint à l’âge de 106 ans.

« Héros de la ‘France Libre’, Hubert Faure était de ces 177 Français du Jour J qui ont débarqué en Normandie, une poignée de braves dans l’armada de la liberté. En foulant le sable de Colleville-sur-Orne et de Ouistreham, ils incarnaient la France, ils étaient l’âme de notre nation », a souligné le ministère des Armées.

Né le 28 mai 1914, à Neuvic-en-Dordogne, Hubert Faure est lycéen quand son père, ancien combattant de la Grande Guerre, gazé durant la bataille de Verdun, décède des suites de ses blessures. Et, à l’âge de vingt ans, il décide de s’engager dans la cavalerie, en tant que sous-officier. Affecté au 22e Régiment de Dragons à Pontoise, puis à Paris en tant qu’instructeur, ses lectures l’amènent à connaître un certain colonel de Gaulle.

Quand débute la campagne de France, le 10 mai 1940, son unité se tient en réserve derrière la Ligne Maginot. Puis il prend part à la bataille de Montcornet [Aisne] dans laquelle est engagée la 4e Division Cuirassée commandée par le colonel de Gaulle. Fait prisonnier en juin, il parvient à s’évader et à rejoindre l’armée d’Armistice, avant de se lier avec des mouvements de Résistance. Mais quand les Alliés débarquent en Afrique du Nord et que les troupes allemandes envahissent la zone libre, il décide de de rallier les Forces françaises libres.

Pour cela, il lui faut passer par l’Espagne… Où il sera arrêté. Interné dans un camp situé près de Bilbao, il réussit encore à une fois à s’échapper et à rejoindre le Portugal… où il subira un traitement identique. Mais, pris en charge par un représentant de la France Libre, il est rapidement remis en liberté. Arrivé en Angleterre, il se porte volontaire pour les commandos, alors encadrés par le lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer. Déjà nanti d’une solide expérience militaire et jouissant d’une excellente condition physique, il se distingue très vite lors du stage commando d’Achnacarry [Écosse]. Il est alors promu au grande de maître principal [équivalent d’adjudant-chef, ndlr].

Le 5 juin 1944, alors que l’opération Overlord est sur le point de débuter, il entend le commandant Kieffer tenir ce discours à ses hommes : « Seuls peut-être 10 d’entre vous reviendront intacts. Celui qui ne veut pas partir, je ne lui en voudrai pas ». Mais rien ne l’aurait empêché, comme ses 176 camarades, de revoir la France. « À cet âge-là, nous n’avons pas peur de mourir. C’était une fierté pour nous de participer à la libération de notre pays », témoignera-t-il.

Le Jour J, il débarque sur la plage de Sword Beach et se trouve très vite à la tête de la Troop 1, les officiers ayant été mis hors de combat. Il conduit son unité vers le « Casino », position solidement défendue par l’ennemi. Il dirige alors les tirs de destuction contre ces dernières. Une fois cet obstacle neutralisé, il emmène ses hommes vers Bénouville, Pegasus Bridget et Ambreville. Mais, le 7 juillet 1944, il est atteint par un éclat d’obus. L’état de sa blessure nécessite son évacuation vers l’Angleterre.

Promu enseigne de vaisseau, Hubert Faure ne tarde pas à retrouver ses camarades. Mais, à la veille du débarquement de Flessingue [Pays-Bas], le 1er novembre 1944, il est victime d’un accident avec sa Jeep, cette dernière ayant percuté un char. Touché à la colonne vertébrale, il pense se remettre assez vite de sa blessure. D’ailleurs, il prend part à l’assaut de l’île de Schouwen. Seulement, son état l’oblige à renoncer à la vie militaire.

Rendu à la vie civil, Hubert Faure reprend des études pour devenir ingénieur des travaux publics. Ce n’est qu’en 2008 qu’il sera élevé au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur. Puis, il a ensuite été élevé à la dignité de Grand officier [en 2014], puis de Grand croix de la Légion d’Honneur [2020].

En savoir plus : http://ecole.nav.traditions.free.fr/177_faure_hubert.htm

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