Nouvelle démonstration de force chinoise dans la zone d’identification de défense aérienne taïwanaise

Les incursions d’avions militaires chinois dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise sont devenues quotidiennes. Cela étant, cette année – et en particulier depuis que le président Biden a pris ses fonctions à la Maison Blanche – le nombre d’appareils envoyés dans les environs de Taïwan est toujours plus important.

Ainsi, en janvier, 14 avions de l’Armée populaire de libération [APL] furent repérés au sud-ouest de Taïwan. Puis, le 26 mars, et alors que le ministère taïwanais de la Défense venait de publier sa revue stratégique quadriennale, la Chine fit monter les enchères, en envoyant 20 appareils dans l’ADIZ de l’île, considérée à Pékin comme étant une province rebelle.

Dans le détail, cette formation chinoise comprenait deux Y-8 ASW [lutte anti-sous-marine], un KJ-500 AEW&C [alerte avancée], douze avions de chasse [dont 10 J-16 et 2 J-10], un appareil de renseignement Y-8 et quatre bombardiers stratégiques H-6K.

Par rapport à la fois précédente, les H-6K et l’un des Y-8 ASW dépassèrent la pointe sud de l’île pour faire demi-tour au large de sa partie orientale, comme s’il s’était agi de prendre les défenses taïwanaises à revers. D’autant plus que c’est dans cette région que sont implantées deux importantes bases aériennes, à savoir celles de Chiashan et de Taitung.

Après des exercices menés au large de Taïwan par un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning, la semaine passée, l’APL a de nouveau réalisé une démonstration de force en envoyant le nombre record de 25 avions dans l’ADIZ taïwanaise.

Cette fois, la formation chinoise était composée de 18 avions de chasse [dont 14 J-16 et 4 J-10], de deux Y-8 ASW de lutte anti-sous-marine, d’un KJ-500 pour l’alerte avancée et de quatre bombariders H-6K. Selon Taipei, la force aérienne taïwanaise a fait décoller des chasseurs – dont le type n’a pas été précisé – pour intercepter les avions de l’APL.

En envoyant régulièrement des formations aériennes de plus en plus imposantes dans les environs de Taïwan, la Chine cherche à diminuer le potentiel de la force aérienne taïwanaise, dont les moyens sont limités. En 2020, les décollages sur alerte pour intercepter des avions de l’APL ont côuté 886,49 millions de dollars à Taipei.

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle démonstration de force chinoise a eu lieu alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a mis en garde la Chine contre toute tentative de changer le statu quo autour de Taïwan.

« Ce que nous voyons, et ce qui nous inquiète vraiment, ce sont des actions de plus en plus agressives de la part des autorités de Pékin en direction de Taïwan », a déclaré M. Blinken, le 11 avril, en rappelant que les États-Unis continueront d’honorer leur engagement visant à « assurer que Taipei ait la capacité de se défendre. »

Par ailleurs, dans le cas d’une invasion de Taïwan par la Chine, les États-Unis auraient probablement des difficultés pour intervenir. C’est ce qu’ont montré des simulations effectuées par le groupe de refléxion RAND Corporation. Cependant, dans l’une d’elles, les forces américaines réussiraient à prendre le dessus grâce à des technologies clés qu’elles ne possèdent pas encore ou qu’il n’est pour le moment pas question de développer….

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