Les États-Unis vont retirer leurs forces combattantes d’Irak et se concentrer sur la formation des troupes irakiennes

Le 4 avril, deux roquettes sont de nouveau tombées dans l’enceinte de la base irakienne de Balad, laquelle abrite un détachement des forces américaines. Depuis que le président Biden a pris ses fonctions à la Maison Blanche, en janvier, 14 attaques, attribuées aux milices chiites soutenues par l’Iran, ont visé les intérêts des États-Unis en Irak. Ce qui a donné lieu à des frappes contre des positions du Hachd al-Chaabi [en en particulier du Kataeb Hezbollah] en Syrie.

Cela étant, avant de laisser la place à son successeur, le président Trump avait ordonné de porter à seulement 2.500 militaires l’effectif des forces américains en Irak.

Cette décision « reflète la hausse des capacités de l’armée irakienne », avait alors expliqué Christopher Miller, éphèmère chef du Pentagone. Cette réduction « ne signifie pas un changement dans la politique des États-Unis, qui, avec les forces de la coalition, restent en Irak pour assurer une défaite durable » de l’État islamique [EI ou Daesh] », avait-il poursuivi.

Et M. Miller d’ajouter : « Nous continuerons à avoir une base de contre-terrorisme en Irak pour soutenir les forces de nos partenaires avec des capacités aériennes et du renseignement. […] La plupart des opérations en Irak étaient déjà menées par nos partenaires irakiens. »

L’administration de M. Biden n’a pas remis en cause cette logique. En effet, le 7 avril, les autorités américaines et irakiennes ont annoncé que « la mission des États-Unis et des forces de la coalition [Inherent Resolve, sous commandement américain, ndlr]  allait se transformer en [une mission] de formation et de conseil, permettant ainsi le redéploiement de toute force combattant en Irak, le calendrier devant être établi lors de discussions techniques à venir. »

Et comme Christopher Miller l’avait expliqué quelques semaines plus tôt, le communiqué publié conjointement par Washington et Bagdad souligne que « le passage des forces américaines et internationales des opérations de combat à la formation, l’équipement et l’assistance aux Forces de sécurité irakiennes [FSI] reflète le succès de leur partenariat stratégique et garantit un soutien aux efforts continus des FSI pour s’assurer que l’EI ne puisse plus jamais menacer la stabilité de l’Irak. »

Le cadre de cet accompagnement des forces irakiennes n’a pas été précisé. Pour rappel, et à la demande de Bagdad, l’Otan a décidé, en février, de porter à 4.000 instructeurs l’effectif de sa mission en Irak [NMI – Nato Mission Irak], grâce aux contributions des pays membres, mais aussi celles de l’Australie, de la Suède et de la Finlande.

« La NMI ne forme que des membres des forces de sécurité irakiennes qui se trouvent sous le contrôle direct du gouvernement irakien. La mission assure des fonctions de conseil et de formation dans le grand Bagdad, et elle ne déploie pas de personnel aux côtés des forces iraquiennes pendant des opérations de combat », précise l’Otan.

Par ailleurs, l’Irak s’est engagé à protéger les bases militaires où seront déployées les unités de la coalition sous commandement américain. Dans un message adressé à Téhéran, le Premier ministre irakien, Mustafa al-kadhimi a ainsi demandé aux dirigeants iraniens de freiner les ardeurs des milices chiites, suggérant qu’il n’hésiterait pas à affronter ces dernières le cas échéant. Et cela, quelques jours après qu’un groupe armé chiite – le Rubu ‘Allah, une « filiale » du Kataeb Hezbollah – a défilé dans les rues de Bagdad pour exiger le départ des forces étrangères du pays.

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