Covid-19 : Les hôpitaux militaires vont injecter jusqu’à 50.000 doses de vaccins par semaine

Dans un communiqué publié le 31 mars, l’Organisation mondiale de la santé [OMS] a constaté que l’Europe reste la seconde région du monde la plus affectée par la covid-19, avec un nombre de décès « approchant rapidement le million » et un « nombre total de cas sur le point de dépasser 45 millions. »

Le nombre de nouveaux cas augmente dans toutes les tranches d’âges, à l’exception de celle des personnes de plus de 80 ans. « Ce n’est que dans cette population la plus vulnérable que l’OMS a constaté une baisse régulière des cas et une diminution de la proportion de décès par Covid-19 depuis le début de 2021, reflétant les premiers signes de l’impact de la vaccination », a-t-elle souligné.

« Les vaccins représentent notre meilleur moyen de sortir de cette pandémie. Non seulement ils fonctionnent, mais ils sont également très efficaces pour prévenir les infections. Cependant, le déploiement de ces vaccins est d’une lenteur inacceptable. Et tant que la couverture reste faible, nous devons appliquer les mêmes mesures de santé publique et sociale que par le passé, pour compenser les retards », a ainsi commenté le Dr Hans Kluge, le directeur de l’OMS pour l’Europe. « Soyons clairs : nous devons accélérer le processus en accélérant la fabrication, en réduisant les obstacles à l’administration des vaccins et en utilisant chaque flacon que nous avons en stock, maintenant », a-t-il insisté.

Selon des derniers chiffres compilés au 3 avril, en Europe, la principauté de Monaco a déjà vacciné 21,4% de sa population. Viennent ensuite la Serbie [15,3%], la Hongrie [8,8%], le Royaume-Uni [7,4%], le Danemark [6,8%], la Suisse [6,7%] et l’Islande [6,6%]. Le taux de vaccination est de 5% en Allemagne et de 4,4% en France.

Lors de son allocution télévisée du 31 mars, le président Macron a insisté sur la nécessité d’accélérer la campagne de vaccination. Depuis le 15 mars, les personnes âgées de plus de 55 ans et souffrant de comorbidité peuvent se faire vacciner, de même que, depuis le 27 mars, celles agées de plus de 70 ans. Puis viendra le tour des plus de 60 ans et des plus de 50 ans, respectivement à partir de la mi-avril et de la mi-mai. Enfin, la vaccination sera ouverte à tous les Français à la mi-juin. Dans le même temps, les professions les plus exposées face à la covid-19 bénéficieront de campagnes ciblées au gré des livraisons des vaccins.

Pour injecter massivement les deux doses nécessaires des vaccins à ARN, il est prévu de mettre en place 38 « vaccinodromes », ouverts 7 jours sur 7. Et le Service de santé des Armées [SSA] sera sollicité, dans le cadre de l’opération Résilience.

Pour rappel, le SSA contribue déjà à la campagne de vaccination, lancée le 7 janvier. À ce titre, il a pris part aux opérations spécifiques programmées les 6 et 7 mars et les 13 et 14 mars derniers, via les hôpitaux d’instruction des armées [HIA] Bégin et Percy, en Île-de-France. Au 23 mars, il avait injecté 7.610 doses à des civils [pour un total de 1.466 totalement vaccinés]. Et 7.833 militaires avaient reçu leur première injection et 6.351 leur seconde.

Le 3 avril au soir, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé que les sept HIA du SSA vont augmenter leurs capacités d’accueil dès le 6 avril, dans le cadre de l’accélération de la campagne de vaccination. Outre les deux HIA franciliens, sont donc concernés les HIA Laveran [Marseille], Sainte-Anne [Toulon], Clermont-Tonnerre [Brest], Legouest [Metz] et Robert Picqué [Bordeaux]. Le HIA Desgenettes, à Lyon, n’est pas sollicité.

« Dans chacun des hôpitaux militaires, l’acte de vaccination sera assuré par le personnel du service de santé des Armées. La chaîne logistique sera intégralement assurée par des militaires spécialisés. Ces sept hôpitaux militaires devraient à terme être en mesure d’administrer jusqu’à 50.000 doses par semaine », est-il précisé dans le communiqué du ministère des Armées.

Par ailleurs, Mme Parly a aussi demandé aux Armées de se tenir prêtes pour mettre en place des « centres militaires de vaccination en région », en fonction des besoins exprimés par le ministère des Solidarités et de la Santé. « La localisation de ces centres sera définie en concertation avec les préfets et les Autorités régionales de Santé dans les zones où cette capacité sera la plus utile. Ces centres seront gérés et organisés par le ministère des Armées », est-il expliqué dans le communiqué.

Dans le même temps, les HIA restent évidemment mobilisés pour accueillir les personnes contaminées par le SARS-COV-2 [et ses variants], c’est à dire le virus à l’origine de la pandémie. Le 1er avril, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a indiqué qu’ils vont augmenter de 10% leurs capacités d’accueil en réanimation.

se mett »90 lits de réanimation sont mis à disposition grâce à un taux de déprogrammation des opérations de 30% tel que défini par les agences régionales de santé. Ces capacités peuvent encore être augmentées de 10%, moyennant de nouvelles déprogrammations », a-t-il dit. En outre, l’hôpital militaire de campagne [EMR-SSA] pourrait de nouveau être déployé en métropole, après le retour des éléments qui avaient envoyé en février dernier à Mayotte.

Au total, depuis le début de la pandémie, le SSA a accueilli 1.433 patients en réanimation et assuré 13.624 hospitalisations.

Photo :  © Cédric LEFEVRE/ECPAD

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