Mme Parly donne le coup d’envoi des études de conception du porte-avions de nouvelle génération

Le déplacement à Lorient, ce 29 mars, de la ministre des Armées, Florence Parly, n’a pas eu uniquement pour objet l’annonce de l’accélération de la livraison des deuxième et troisième Frégates de défense et d’intervention [FDI] afin que la Marine nationale puisse disposer de trois navires de ce type avec un an d’avance. « Si nous accélérons leur livraison, c’est parce que nous avons conscience des menaces qui grandissent en mer », a-t-elle d’ailleurs dit à ce sujet.

L’autre raison de la venue de Mme Parly dans le Morbihan a concerné le porte-avions de nouvelle génération [PA NG], dont le président Macron a confirmé qu’il serait à propulsion nucléaire le 8 décembre dernier.

En effet, la ministre a inauguré un « plateau » où les principaux industriels impliqués dans ce programme, à savoir Naval Group, Les Chantiers de l’Atlantique et Technicatome, ainsi que les maîtres d’ouvrage, c’est à dire la Direction générale de l’armement [DGA] et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables [CEA], se réuniront pour mener à bien les études de conception relatives à ce futur porte-avions.

« Ce plateau, c’est à la fois un symbole et un lieu essentiel, concret, pour assurer l’organisation et le bon déroulement de ce projet majeur pour la Marine, pour nos armées et pour la France », a souligné Mme Parly. « Les enjeux industriels et technologiques sont nombreux. Pour être à la hauteur de ces enjeux et pour tenir le calendrier du programme, il est absolument nécessaire de se rassembler et de joindre toutes les forces vives », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, Naval Group, maître d’œuvre et responsable de l’architecture du navire ainsi que de son système de combat, et Les Chantiers de l’Atlantique, chargé fabriquer la coque, se sont associés au sein d’un co-entreprise pour mener ces études de conception à bien, « avec plus d’intégration entre les équipes dès la phase d’avant-projet ».

Dans le détail, cette co-entreprise est détenue à 65% par Naval Group et à 35% par les Chantiers de l’Atlantique.

Pour la ministre, cette association entre ces deux industriels et l’inauguration de ce plateau technique constituent « deux étapes importantes pour le programme PA NG.

« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », a expliqué Mme Parly.

Pour rappel, une enveloppe de 200 millions d’euros a été prévue pour financer ces études de conception.

Plus imposant que l’actuel « Charles de Gaulle » avec ses 75.000 tonnes [environ], le PA NG sera doté de deux chaufferies nucléaires K22 et de catapultes électro-magnétiques [EMALS]. D’une longueur de 300 mètres pour une largeur de jusqu’à 80 mètres au niveau du pont d’envol, il devra être en mesure d’emporter une trentaine d’avions de combat [soit des NGF, l’appareil sur lequel reposera le Système de combat aérien du futur].

À Lorient, la ministre a précisé le calendrier du programme PA NG. « Après cette phase d’avant-projet sommaire que nous
avons entamée, viendra celle de la conception détaillée, puis du
lancement en réalisation dès 2025 », a-t-elle dit. Les essais en mer auront lieu, si tout va bien, en 2036, en vue de l’admission au service actif du nouveau porte-avions en 2038.

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