Les forces ivoiriennes attaquées à Kafolo par des jihadistes présumés venus du Burkina Faso

Même si elle a pris des mesures pour empêcher la contagion jihadiste, notamment en lançant l’opération « Frontière étanche » et en établissant une coopération militaire avec le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire a été visée en juin 2020 par une seconde attaque terroriste, après celle de Grand Bassam, en mars 2016.

Suspectés d’être liés à Rasmane Dramane Sidibé, alias Hamza, un Burkinabè proche de la katiba Macina, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM], les assaillants s’en prirent à un poste mixte « armée-gendarmerie » installé à Kafolo, dans le nord du pays. Treize militaires, dont un gendarme, y laissèrent la vie. Selon les autorités ivoiriennes, le « coordinateur » du « commando » jihadistes, un certain Ali Sidibé [alias Sofiane], sera arrêté par la suite, de même qu’une trentaine de personnes lors des opérations de ratissage menées après l’attaque.

Par la suite, cet Ali Sidibé a révélé l’existence d’une cache d’armes et donnés des informations sur le mode de fonctionnement du groupe auquel il appartenait. « C’était un groupe en gestation dont la base se trouvait à Alidougou, de l’autre côté de la frontière. […] il n’avait pas particulièrement prévu de s’en prendre à la Côte d’Ivoire. Initialement, leur chef n’était d’ailleurs pas favorable à cette attaque. Il considérait le territoire ivoirien non comme une zone de combat, mais comme une zone de repli et de ravitaillement. Il tentait d’étendre son influence », a confié un officier ivoirien à Jeune Afrique, en janvier dernier.

Par ailleurs, les forces et la gendarmerie ivoiriennes ont renforcé leur présence dans la région, avec une centaine de militaires déployés à Kafolo. Seulement, dans la nuit du 28 au 29 mars, cette localité a une nouvelle fois été la cible d’une attaque menée par des jihadistes présumés.

En effet, selon l’état-major ivoirien, un assaut a été donné contre un poste militaire par « une soixantaine de terroristes lourdement armés venant du Burkina Faso. »

Deux militaires ont perdu la vie et un dernier bilan, toujours provisoire, a fait état de « quatre blessés côté ami ». Quant aux assaillants, trois d’entre eux ont été tués et quatre autres ont été interpellés.

« Les Forces Armées de Côte d’Ivoire ont repoussé les assaillants au terme d’une heure de combat intense et mis en œuvre une opération de ratissage » qui est toujours en cours, a précisé le général Lassina Doumbia, le chef d’état-major ivoirien.

Dans le même temps, une second attaque a été signalée contre un poste de la gendarmerie ivoirienne à Kolobougou, à 60 km au nord-ouest du département de Tehini, frontalier avec le Burkina Faso. « Un gendarme a été tué et un autre blessé. Aucune victime découverte côté ennemi pour l’heure », a indiqué l’état-major ivoirien, qui parle d’un assaut donné par des « individus non identifiés ».

Pour le moment, aucun lien entre l’attaque de Kafolo et celle de Kolobougou n’a été formellement établi.

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