La Chine fait une démonstration de force en envoyant 20 avions militaires dans les environs de Taïwan

Le 25 mars, le ministère taïwanais de la Défense a officiellement dévoilé les conclusions de sa revue de défense quadriennale, lesquelles avaient déjà été évoquées dans les grandes lignes par l’agence Reuters, la semaine passée.

Ainsi, face à la menace d’une invasion par la Chine, qui considère Taïwan comme une province rebelle, le document insiste notamment sur la nécessité de doter les forces taïwanaises de capacités de frappe à longue portée, afin de tenir à distance l’Armée populaire de libération [APL].

Mais cette revue s’inquiète surtout des tactiques chinoises consistant à oeuvrer en-deça du seuil d’un conflit, avec des opérations militaires et paramilitaires de faible intensité consistant à déstabiliser et à harceler l’île. Ce qui passe par une « guerre cognitive et informationnelle » ainsi que par l’envoi régulier de navires et d’avions dans les environs de Taïwan afin d’épuiser les ressources des forces taïwanaises.

Or, au lendemain de la publication de cette revue quadriennale et alors que Taipei et Washington devaient signer un protocole d’accord visant à établir une coopération entre la garde-côtière taïwanaise et l’US Coast Guard, l’APL a envoyé pas moins de 20 avions dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de Taïwan. Jamais une formation chinoise d’une telle ampleur n’avait été observée.

Dans le détail, cette dernière était composée de deux Y-8 ASW [lutte anti-sous-marine], d’un KJ-500 AEW&C [alerte avancée], de douze avions de chasse [dont 10 J-16 et 2 J-10], d’un appareil de renseignement Y-8 et de quatre bombardiers stratégiques H-6K.

En janvier, l’APL avait également envoyé dans l’ADIZ taïwanaise une formation aérienne assez conséquente, avec 14 aéronefs. Ces derniers avaient évolué au sud-ouest de l’île, sans s’aventurer dans le canal de Bashi, qui mène vers la mer des Philippines. Cette fois, les bombardiers H-6K et l’un des Y-8 ASW sont allés plus loin, comme pour prendre à revers la défense taïwanaise et attaquer la côte orientale de Taïwan, où sont implantés les importantes bases aériennes de Chiashan et Taitung, lesquelles ont été « durcies » pour se protéger des tirs de missiles et des raids aériens.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]