Le gouvernement britannique reste flou sur ses éventuelles futures commandes d’avions F-35B

Peu avant la publication de la dernière revue de défense britannique, la presse d’outre-Manche avait rapporté que la Royal Air Force [RAF] allait être contrainte de retirer du service plusieurs types d’aéronefs et qu’elle ne disposerait que de 48 avions de combat F-35B, alors que 138 exemplaires, au total devaient être initialement commandés.

Le plan intitué « La défense à l’ère de la compétition », que vient donc de publier le gouvernement britannique, confirme un certain nombre des informations avancées par la presse. Et, il va même parfois plus loin que ce qui avait pu être suggéré jusqu’alors.

Ainsi, les 14 avions C-130J Hercules Mk4 [la version allongée, ndlr] quitteront l’inventaire de la RAF d’ici 2023, la capacité de transport de cette dernière ne devant plus reposer que sur l’A400M Atlas, le C-17 Globemaster III et l’avion ravitailleur Voyager [A330 MRTT, nldr]. Les avions gouvernementaux BAe-146 seront remplacés par des appareils loués, comme cela avait été précédemment annoncé.

Les cinq avions d’alerte avancée E-3D Sentry seront retirés du service dès 2021, sans attendre l’arrivée de leurs remplaçants, en l’occurrence trois E7 Wedgetail [Boeing 737 AEW&C], qui ne commenceront leurs opérations qu’à partir de 2023.

S’agissant des drones, les MQ-9 Reaper laisseront la place, comme prévu, à 16 MQ-9B Skyguardian [ou « Protector »] à partir de 2024. Dans le même temps, le programme LANCA, qui vise à développer des drones de combat, susceptibles d’évoluer en essaim, sera évidemment poursuivi. Évidemment parce qu’il va de pair avec le « Future Combat Air System », c’est à dire le « système de systèmes » qui sera centré autour du Tempest, l’avion de combat de 6e génération. Ce projet bénéficiera d’un investissement de 2 milliards de livres sterling au cours des quatre prochaines années.

Cela étant, en matière d’aviation de combat, la RAF devra se passer de 24 Eurofighter Typhoon de la tranche 1, leur retrait étant prévu d’ici à 2025.

Même chose pour les avions d’entraînement Hawk T1, ce qui laisse en suspens l’avenir du No 100 Squadron, qui joue les « agresseurs » outre-Manche. À noter que cet appareil est celui des Red Arrows, la patrouille acrobatique de la RAF. Cette dernière a été sauvée grâce à des accords de parrainage conclus avec de grandes marques [BAE Systems, Barbour, Breitling, Land Rover et Rolls Royce, ndlr].

Mais la question la plus brûlante concerne le nombre de F-35B qui seront effectivement commandés par Londres. Or, sur ce point, la revue reste vague. « La Royal Air Force continuera à accroître sa capacité de combat aérien au cours des prochaines années […] en allant au-delà des 48 avions F-35 que nous avons déjà commandés », indique-t-elle. Avec les Typhoon, ils « fourniront une formidable capacité, qui sera continuellement mise à niveau pour faire face aux menaces et exploiter l’intégration multi-domaine », poursuit-elle.

Combien d’appareils supplémentaires est-il prévu de commander? La revue ne le précise pas… et il n’est pas certain que le gouvernement britannique le sache lui-même. Et elle ne dit rien non plus au sujet des F-35B au sein de la Fleet Air Arm, dont une unité, en l’occurrence le 809 Naval Air Squadron, doit en être équipé.

Quoi qu’il en soit, il semble peu probable que Londres ait désormais l’intention de commander 138 F-35B. Sans doute que l’objectif sera d’en disposer entre 60 et 72 exemplaires, afin d’armer les deux porte-avions de la Royal Navy. Mais la priorité est clairement donnée au programme Tempest, lequel va soutenir l’industrie aéronautique britannique [il est question de 18.000 emplois directs et de dizaines de milliers d’autres chez les sous-traitants].

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