L’ancien porte-avions « Foch » va être démantelé en… Turquie

À la fin des années 1990, Brasilia marqua son intérêt pour le porte-avions français Foch, alors sur le point d’être désarmé avec l’entrée en service programmée du « Charles de Gaulle ». L’affaire fut conclue pour 12 millions d’euros seulement… Et, du côté de la Marine nationale, cette vente allait probablement lui épargner la mésaventure qu’elle connaîtra par la suite pour la déconstruction du « Clemenceau »…

En attendant, le « Foch », rebaptisé le « São Paulo », combla les attentes de la Marinha do Brasil … jusqu’aux premières avaries. Le navire fut d’abord victime d’une rupture d’une canalisation de vapeur, ce qui causa la mort de trois marins. Puis il dut subir une série de travaux jusqu’en 2010… sans pour autant mettre un terme aux ennuis. Ce qui était sans doute à prévoir, avec un bâtiment affichant alors près de 50 ans de navigation.

Aussi, la marine brésilienne envisagea une refonte complète du « São Paulo », avec l’installation de nouvelles catapultes, d’un système de propulsion neuf et d’un système de combat modernisé. Naval Group était d’ailleurs sur les rangs pour ce marché alors évalué à 250 millions d’euros. Seulement, en 2017, compte tenu des contraintes budgétaires et des incertitudes techniques, Brasilia décida d’arrêter les frais. Dès lors, certains voulurent en faire un musée naval…. Mais ils n’ont pas eu gain de cause.

En effet, le « São Paulo » a été mis aux enchères pour être déconstruit. Et c’est l’entreprise Cormack Marítima qui, au nom de la société turque SÖK Denizcilik, qui a remporté la mise pour un peu plus de 1,6 millions d’euros. L’ex-Foch va donc de nouveau traverser l’Atlantique [en étant remorqué] pour rejoindre le chantier naval d’Izmir, au plus tard en juin prochain.

D’après le site brésilien Airway, l’accord de cession du porte-avions prévoyait une clause stipulant que le navire devait être démantelé d’une « manière sûre et respectueuse de l’environnement dans des installatons agréées par l’Union européenne ». Ce qui est donc le cas de SÖK Denizcilik.

Le site spécialisté turc « Vira Haber » a, non sans malice, fait un parallèle avec l’affaire du porte-avions Varyag, acquis par la Chine à la fin des années 1990 pour en faire un casino flottant à Macao. Finalement, il deviendra le premier porte-avions de la marine chinoise, après avoir été remis en état et rebaptisé « Liaoning ».

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