Ayant pris du retard, le développement de la version « Block 4 » du F-35 va coûter 1,9 milliard de plus

En 2018, le Pentagone a lancé la modernisation de l’avion de combat de 5e génération F-35 afin de le porter au standard Block 4. Dans le détail, il s’agit d’intégrer 66 nouvelles fonctionnalités, notamment au niveau des systèmes de diagnostic de maintenance et les capacités de communication, permettre l’emport de nouvelles munitions et installer des logiciels censés corriger des lacunes existantes.

Seulement, ce programme, qui devait être achevé en 2024, a déjà pris du retard. Puis il a ensuite été question de 2026. Or, le Government Accountability Office [GAO, équivalement américain de la Cour des comptes], qui a publié un rapport le 18 mars, parle désormais de 2027. Et encore, il est possible, écrit-t-il que cet objectif ne soit « pas réalisable ».

Pour le GAO, le Pentagone « sous-estime régulièrement la quantité de travail » nécessaire pour développer la version Block 4 du F-35, en se montrant « trop optimiste » s’agissant du développement des nouveaux logiciels, lequel constitue la principale source des problèmes recontrés actuellement.

Ainsi, près d’un quart de ceux livrés par Lockheed-Martin, le constructeur, ont présenté des défauts constatés après leur installation à bord de l’avion. Or, ces problèmes au niveau des logiciels sont susceptibles de retarder l’intégration de sous-systèmes clés, comme par exemple la mise à niveau de certains capteurs.

Et qui dit glissement dans le calendrier dit… hausse des coûts. Toujours selon la même source, ces derniers ont augmenté de 1,9 milliard de dollars entre 2019 et 2020. Et ils devraient ainsi atteindre 14,4 milliards de dollars.

Cette croissance des coûts est liée à plusieurs autres facteurs, dont les essais en vol [+705 millions], les frais généraux et administratifs [+471 millions] et les mises à niveau informatiques, regroupées au sein du programme Technology Refresh 3 [+296 millions].

Ce rapport du GAO a été publié alors que le programme F-35 a récemment été mis à mal par plusieurs responsables, à commencer par Will Roper, l’ex-secrétaire à l’Air Force pour les acquisitions et la technologies, ou encore par le général Charles Q. Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force, ce dernier ayant suggéré que le nombre d’avions commandés pourrait être réduit significativement.

Mais les critiques les plus féroces ont été formulées par l’influent parlementaire démocrate Adam Smith, le président du comité des Forces armées à la Chambre des représentants. « Que nous apporte le F-35? Y a-t-il un moyen de réduire nos pertes? Y a-t-il un moyen de ne pas continuer à dépenser autant d’argent pour une capacité aussi faible ? Parce que les coûts de soutien sont énormes », avait-il lancé lors d’une conférence de la Brookings Institution.

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