Des combats entre les groupes rebelles pro-turcs et les milices kurdes syriennes signalés dans la région d’Aïn Issa

En octobre 2019, suite au recul des forces américaines dans le nord-est de la Syrie, la Turquie lança l’opération « Source de paix » contre les Forces démocratiques syriennes [FDS], principalement constituées de miliciens kurdes des YPG, afin d’établir une zone de sécurité à sa frontière. Pour son offensive, Ankara s’appuya sur les groupes rebelles syriens acquis à sa cause.

À l’époque, le recul des troupes américaines avait été perçu comme étant un abandon des FDS, qui avaient été le fer de lance de la coalition anti-jihadiste dans le combat contre l’État islamique [EI ou Daesh].

Quoi qu’il en soit, l’opération « Source de paix » prit fin après un accord conclu par Ankara et Moscou. Selon les termes de ce dernier, les combattants kurdes devaient se retirer d’une zone de 30 km de large et de 120 km de long, c’est à dire d’un secteur délimité par les localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn. Et il était question d’y déployer des patrouilles russo-turques.

Depuis, les Nations unies ont demandé à la Turquie d’enquêter d’une manière « impartiale, transparente et indépendante » sur les exactions commises contre les populations kurdes dans les zones qu’elle contrôle désormais dans le nord de la Syrie. Cependant, plus aucune frappe turque contre les FDS n’y avait été signalée…

Or, le 18 mars, les FDS ont fait état « d’attaques continues de mercenaires pro-turcs » dans le secteur d’Aïn Issa.

Ainsi, selon les FFS, la « région d’Aïn Issa a été bombardée les 16 et 17 mars par des tirs d’artillerie des troupes de mercenaires », lesquels ont été suivis « d’attaques au sol le 17 mars. » Et d’ajouter : « Vers 21h30, le village de Seyda a été attaqué. »

« Lorsque nos forces ont répondu à l’attaque, une escarmouche s’en est ensuivie. Au cours de cet affrontement, trois mercenaires ont été tués et un véhicule militaire a été détruit. Les mercenaires ont ensuite attaqué le village de Maalek. De nouveau, nos forces ont riposté et un affrontement a éclaté. Le nombre des membres des forces ennemies tués et blessés ici n’a pu être déterminé », ont raconté les FDS.

Les jours suivants, les combats auraient fait une quinzaine de tués dans les rangs des combattants pro-turcs.

C’est donc dans ce contexte que l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH] a rapporté que l’aviation militaire turque venait de prendre « prendre pour cible des positions militaires des Forces démocratiques syriennes dans le village de Seyda, près de la localité d’Aïn Issa ».

« Il s’agit des premiers raids aériens depuis l’opération ‘Source de la paix' », souligne par ailleurs l’OSDH.

Ces raids aériens n’ont pas mis fin aux combats… bien au contraire. « Les affrontements se poursuivent entre les deux camps depuis vingt-quatre heures, […] les forces turques ont du mal à avancer tandis que les FDS ont réussi à détruire un char turc », a expliqué Rami Abdel-Rahmane, le directeur de l’OSDH, à l’AFP.

À Ankara, le ministère turc de la défense a confirmé une « riposte » lancée après que « des terroristes du PKK/YPG ont ouvert le feu sur nos forces spéciales ». Mais il n’a pas parlé de frappes aériennes. « Les terroristes […] tentent de donner l’impression que les forces armées turques y ont mené des frappes […] pour répandre le mensonge selon lequel ‘les civils de Aïn Issa sont ciblés' », ont même affirmé des sources sécuritaires turques, selon l’AFP.

Par ailleurs, et outre la situation dans le nord-est de la Syrie, la Turquie a riposté, la semaine passée, à des tirs de missiles depuis des positions tenues par le régime syrien.

« Des missiles tirées depuis l’aéroport de Kuweires à Alep, sous le contrôle du régime, ont visé des localités civiles, ainsi que des parkings de tankers de fioul dans les districts de Jarablous et d’Al-Bab en Syrie. Des civils ont été blessés », a en effet expliqué le ministère turc de la Défense, le 15 mars dernier. Et d’ajouter qu’une riposte sur des « cibles désignées » avait été menée, sans donner plus de détails.

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