L’Iran affirme qu’un de ses porte-conteneurs a été attaqué en Méditerranée

Après qu’Israël a accusé l’Iran d’être à l’origine d’une explosion survenue à bord du navire transporteur de véhicules MV Helios Ray [appartenant à une société israélienne] et d’avoir déversé des hydrocarbures au large de ses côtes, un porte-conteneurs iranien, le Share e Kord aurait été la cible d’une attaque, le 10 mars, alors qu’il naviguait en Méditerranée orientale, en direction du port syrien de Banias, situé entre Tartous et Lattaquié.

En tout cas, sur des images du navire diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de la fumée s’échapper de la cargaison. En outre, selon les données de navigation publiées par l’entreprise de sécurité maritime Dryad Global, le Share e Kord a navigué normalement jusqu’à la hauteur de d’Haïfa [Israël], avant de prendre un cap à 180°. Puis il a ensuite repris sa route vers Banias.

Ce 12 mars, un porte-parole de la compagnie maritime publique iranienne IRISL a indiqué que le Share e Kord avait été « légèrement endommagé par un engin explosif ayant provoqué un petit incendie ». Et d’ajouter : « De tels actes terroristes sont assimilables à des actes de piraterie et sont contraires à la législation internationale sur la sécurité de la navigation commerciale. »

Ces derniers mois, plusieurs pays, dont les États-Unis, ont accusé l’Iran d’avoir « saboté » des navires, notamment des pétroliers, dans les environs du détroit d’Ormuz, les Gardiens de la révolution étant soupçonnés d’avoir posé des mines patelles sur les coques des bâtiments visés. Cependant, d’autres se sont montrés prudents dans cette affaire…

Quoi qu’il en soit, il n’est pas certains que les photographies vues sur les réseaux sociaux soient effectivement celles de l’incident du 10 mars. En effet, il se pourrait que ce soit celles d’un incendie de cargaison ayant affecté le Share e Kord alors qu’il naviguait en mer Rouge, en juillet 2019.

D’après Dryad Global, avant de franchir le Canal de Suez, entre les 2 et 3 mars, le pétrolier aurait été accompagné par le cargo Saviz, suspecté d’appartenir aux Gardiens de la révolution. A priori, ces derniers l’utiliseraient pour surveiller le trafic maritime aux abords du détroit stratégique de Bab el-Mandeb.

Cependant, d’autres navires iraniens ont été victimes d’incidents non encore élucidés. Tel est le cas, par exemple, du pétrolier Sabiti, secoué par deux explosions en octobre 2019, pendant qu’il naviguait, là-aussi, en mer Rouge. Ce qui avait entraîné le déversement de l’équivalent de 100.000 barils de pétrole. À l’époque, Téhéran affirma que le navire avait été touché par un missile. Ce qui n’a pas être confirmé depuis. En revanche, les images publiées par la suite suggéraient plutôt l’explosion… d’une mine patelle.

Cela étant, le Wall Street Journal a affirmé, le 11 mars, qu’Israël menait une campagne clandestine lancée à la fin de l’année 2019 contre le commerce maritime entre l’Iran et la Syrie. Au total, selon le quotidien, 12 navires iraniens, transportant du pétrole ou des armes, auraient ainsi été visés.

Aucune de ces attaques n’a fait de victimes. Mais au moins deux d’entre-elles ont forcé des navires iraniens à rebrousser chemin. En outre, toutes n’ont pas été dénoncées par Téhéran. « Nous essayons de garder un profil bas. Sinon, cela ressemblerait à un signe de faiblesse », a confié un responsable iranien au Wall Street Journal.

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