Le Premier ministre israélien accuse l’Iran d’avoir attaqué le navire MV Helios Ray et promet une riposte

Deux jours après avoir été endommagé par une explosion ayant percé les deux côtés de sa coque, au-dessus de sa ligne de flottaison, alors qu’il se trouvait en mer d’Oman, le MV Helios Ray, un navire transporteur de véhicules battant pavillon des Bahamas et appartenant à la société israélienne Ray Shipping Ltd, est arrivé Mina Rashid [Émirats arabes unis], où les enquêteurs vont tenter de déterminer ce qu’il s’est exactement produit.

Selon l’armateur, les deux trous dans la coque, d’un diamètre d’environ un mètre et demi, ont pu être causés par un « tir de missile ou des mines fixées au bateau ». En tout cas, la piste accidentelle semble totalement exclue à ce stade.

D’ailleurs, spécialiste de la sécurité maritime, la société britannique Dryad Global, qui a été la première à faire état de l’incident survenu à bord du MV Helios Ray, a immédiatement parlé d’une « possibilité réaliste » que ce dernier « soit le « résultat d’une activité […] de l’armée iranienne. » Une hypothèse également évoquée par Benny Gantz, le ministre israélien de la Défense, le 27 février.

« L’emplacement du bateau, relativement proche de l’Iran à ce moment, peut laisser penser qu’il s’agit des Iraniens mais c’est quelque chose qu’il faut continuer de vérifier », a en effet affirmé M. Gantz. Et d’ajouter : « C’est une première estimation qui prend en compte la proximité [avec le territoire iranien, ndlr] et le contexte, c’est ce que je pense. »

Le lendemain, lors d’une cérémonie organisée par l’Unité 8200, spécialiste du renseignement d’origine électromagnétique, de la cyberdéfense et du déchiffrage des codes, le chef d’état-major des forces israéliennes, le général Aviv Kochavi, est passé du soupçon à l’accusation.

« Ce week-end, nous avons reçu un rappel que l’Iran n’est pas simplement une menace nucléaire, mais qu’il mène des actions terroristes contre des civils », a dit le général Kochavi. « L’armée israélienne agit et va agir face à ces menaces ici et au loin […] grâce à son renseignement » dont l’unité 8200 est un « pilier », a-t-il prévenu.

Puis, ce 1er mars, le Premier minsitre israélien, Benjamin Netanyahu, a été encore plus direct. « Il est clair que c’est un acte iranien. Et pour ce qui est de ma riposte, vous connaissez ma politique. L’Iran est le plus grand ennemi d’Israël et je suis déterminé à l’arrêter. Nous allons le frapper partout dans la région », a-t-il averti. « Plus important encore, l’Iran n’aura pas l’arme nucléaire que ce soit, dans un accord ou sans accord. C’est ce que j’ai dit à mon ami, le président [américain] Biden », a-t-il ajouté.

La « riposte » annoncée a-t-elle déjà eu lieu? En effet, dans la nuit du 28 février au 1er mars, l’agence officielle syrienne Sana a indiqué que des missiles israéliens avaient été intercepté au-dessus de Damas. A priori, et selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], des positions tenues par l’unité al-Qods des Gardiens de révolution iraniens et le Hezbollah, la milice chiite libanaise, auraient visées dans la région de Sayyida Zeinab, au sud de la capitale.

Quoi qu’il en soit, l’Iran a « fermement » rejeté les accusations israéliennes. Si Israël « veut utiliser cette accusation comme base pour créer de nouvelles tensions, nous les surveillerons et les suivrons de près », a rétorqué Saïd Khatibzadeh, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. « Si quelque chose se passe, nous y répondrons au moment opportun », a-t-il insisté.

Pourtant, la veille, le journal Kayhan, dont le rédacteur en chef est nommé par l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique et, par conséquent, plus haute autorité du pays, a semblé revendiquer l’explosion survenue à bord du MV Helios Ray en écrivant que ce dernier était « probablement tombé dans le piège de l’une des branches de l’axe de la Résistance » et qu’il s’agissait d’un « bateau espion recueillait des renseignements sur le golfe Persique et la mer d’Oman. »

Photo : capture d’écran

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