Forces spéciales : L’escadron « Pyrénées » innove pour doter ses hélicoptères Caracal d’une liaison satellitaire
Entré en service au milieu des années 2000, l’hélicoptère H225M Caracal présente actuellement quelques lacunes, comme l’absence de liaisons tactiques ou encore de capacités de communication par satellite. En outre, certaines obsolescences doivent être traitées. D’où un réflexion en cours sur un « standard 2 » de cet appareil, alors qu’il a été annoncé la commande de huit exemplaires dans le cadre du plan gouvernemental de soutien à la filière aéronautique afin de remplacer partiellement les Puma de l’armée de l’Air & de l’Espace.
Ces « lacunes pourraient entailler la crédibilité de nos forces vis-à-vis de nos partenaires et mettre les Caracal sur la touche lors d’opérations conduites en coalition », avait prévenu le député Jean-Jacques Ferrara, dans un avis budgétaire rendu en octobre 2019.
« Il s’agirait, d’une part, de corriger les obsolescences identifiées sur les appareils actuels – communication satellitaire, armement axial et de sabord, robustesse cyber, connectivité, auto-protection et avionique – et, d’autre part, de préparer l’arrivée dans les forces du Guépard par la constitution d’une flotte cohérente avec les spécifications demandées pour ce nouvel hélicoptère léger, notamment par l’ajout d’une liaison de données tactiques de type L16 et la modernisation de l’avionique à partir du système « ICDS » [Interactive Cockpit Display System, qui équipera le Guepard, ndlr] », avait expliqué le député.
Seulement, cette modernisation du Caracal ne devrait pas se faire avant 2026, sauf s’il en est décidé autrement à l’occasion de l’actualisation de la LPM 2019-25, comme l’avait suggéré les rapporteurs de la « mission flash » sur les hélicoptères, conduite l’an passé par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale.
Unité relevant des forces spéciales « Air », l’Escadron 1/67 « Pyrénées », basé à Cazaux, n’a pas pas le temps d’attendre pour disposer de certaines capacités qui font actuellement défaut à ses dix H225M Caracal, comme la liaison satellitaire.
Ainsi, en relation avec la société AD WAIBE l’escadron a développé sa propres solution, appelée « Global Link Combat ». Comme l’explique le dernier numéro d’Air Actualités, il s’agit d’un « système de communication par satellite, sous forme de tablette, pouvant transmettre des informations chiffrées, effectuer des partages de piste, communiquer des ordres et des comptes rendus vers une base arrière. » Ainsi, grâce à cette innovation « maison », les Caracal « ne sont plus isolés en opérations », notamment dans la bande sahélo-saharienne [BSS].
Un tel système ne peut qu’intéresser aussi le Groupe aérien mixte [GAM] 56 « Vaucluse », l’unité de transport de la DGSE, ainsi que le 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces spéciales [RHFS] de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], qui dispose de 8 Caracal.
À noter que le même problème concernant les communications par satellite s’était posé pour les hélicoptères d’attaque Tigre de l’ALAT. Le Groupement aéro mobilité de la section technique de l’armée de Terre [GAMSTAT] y avait remédié en ajoutant au système NUMESIM une liaison satellitaire, via un boitier appelé « 2PHB ».
Quoi qu’il en soit, et alors qu’il est prévu de regrouper tous les Caracal à Cazaux, l’escadron 1/67 « Pyrénées » participe aux travaux visant à préparer le standard 2. Ainsi, d’après Air Actualités, cette évolution « permettra de gagner en poids et ainsi d’avoir une meilleure charge offerte au profit des commandos ou pour l’emport de carburant. »
Photo : armée de l’Air & de l’Espace