L’US Navy teste le ravitaillement du porte-avions USS Gerald Ford par un drone

Selon des chiffres donnés par l’US Navy en novembre 2019, 90% des livraisons logistiques effectuées par des aéronefs à ses navires concernent des colis pesant moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de pièces mécaniques et de composants électroniques essentiels pour assurer des opérations de maintenance.

D’où l’idée de recourir à des drones pour effectuer de telles missions, ce qui permettrait d’économiser le potentiel des hélicoptères MH-60, V-22 Osprey et autres C-2 Greyhound [ainsi que de les affecter à d’autres tâches]. C’est ainsi que le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], implanté sur la base aéronavale de Patuxent River, a acquis le drone Blue Water, un appareil dérivé du V2.5 « Hybrid Electric » de l’entreprise texane Skyways.

Selon son constructeur, le drone Blue Water a une portée de maximale d’environ 800 km [500 miles, ndlr] et peut transporter une charge utile d’un peu plus de 13 kg. Il est doté d’un système de vol reposant sur un algorithme d’intelligence artificielle, lequel lui permet de relier plusieurs points désignés de manière autonome. Une fois qu’il atteint sa destination, il peut soit larguer sa charge, soit atterrir [ou apponter s’il s’agit d’un navire].

Le 21 février, un test de validation a ainsi été effectué avec cet appareil, ce dernier devant livrer un colis au porte-avions USS Gerald Ford. Le résultat a été concluant.

« Le test de validation a été mené avec succès, avec le transport d’une charge légère depuis le Mid Atlantic Regional Maintenance Center [MARMC] de Norfolk vers l’USS Gerald R. Ford », qui était au port, a indiqué la « Naval Air Force Atlantic », via un communiqué. « Cette démonstration de drone exploite une technologie de pointe qui améliorera notre efficacité dans le domaine de la logistique pour toute la force aérienne navale », s’est félicité l’amiral John F. Meier, son commandant.

Et d’ajouter : « Nous avons parcouru un long chemin dans l’intégration des systèmes sans pilote dans l’aviation navale et les leçons apprises aujourd’hui aideront à accélérer cette capacité pour la flotte. »

« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », a commenté le capitaine de vaisseau Paul Lanzilotta, le « pacha » de l’USS Gerald R. Ford.

Reste qu’il y a encore d’autres étapes à franchir pour que cette capacité soit pleinement opérationnelle, étant donné que les conditions météorologiques dans lesquelles devra évoluer le drone Blue Water seront souvent difficiles. « Des développements supplémentaires seront nécessaires pour répondre à toutes les exigences », a d’ailleurs admis l’US Navy.

Photo : Chief Mass Communication Specialist RJ Stratchko – US Navy

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