La Royal Air Force finance un projet d’avion d’entraînement « trois en un »
Mettre au point un seul et même type d’aéronef ayant des performances adaptées en fonction des missions qui lui sont confiées… Tel est le pari qu’a décidé de relever Aeralis, une « jeune pousse » britannique spécialisée dans l’aéronautique.
L’idée de départ est simple : il s’agit de développer un avion d’entraînement pouvant se transformer en trois versions différentes en fonction des besoins. Pour cela, il suffirait de lui remplacer ses moteurs et ses ailes.
Ainsi, pour un avion d’entraînement, il serait possible de disposer d’une version de base, d’une seconde pour la formation avancée et une troisième pour des missions d’attaque. Le tout, à partir d’un seul fuselage. Mais un tel concept ouvre d’autres possibilités : on peut imaginer transformer un tel appareil pour des missions de surveillance ou en faire un drone de combat.
Avec cette approche, 85% des composants seraient communs à toutes les déclinaisons de cet avion, ce qui réduirait son coût de possession d’une telle flotte de 30%. C’est en effet ce qu’assure l’entreprise britannique.
En tout cas, l’idée a séduit le Rapid Capabilities Office [RCO] de la Royal Air Force, qui vient d’attribuer une subvention de 200.000 livres sterling à Aeralis pour développer un avion biplace « modulaire ».
Pour autant, il n’est pas question de remplacer les avions d’entraînement Hawk dans l’immédiat, l’objectif, comme l’a expliqué Aeralis, étant de voir comment il est possible de « rationaliser les processus de conception, de développement et de soutien des avions militaires d’entraînement et de première ligne », afin d’en réduire « la complexité et les coûts d’acquisition et d’exploitation par rapport aux approches plus traditionnelles. »
« Je suis ravi d’apprendre que le RCO a notifié un contrat Aeralis. Cette société privée a une approche novatrice que je n’avais jamais vue auparavant dans le secteur de l’aviation de combat. Sa vision ingénieuse et innovante de la modularité, associée à l’application des leçons tirées du secteur commercial, offre le potentiel de briser la courbe des coûts que connaissent les programmes militaires depuis plusieurs générations. Cette approche pourrait être disruptive et offrir un moyen d’améliorer la compétitivité internationale et de s’éloigner des plateformes sur mesure coûteuses », a commenté l’Air Marshal Richard Knighton, le chef d’état-major adjoint des forces armées britanniques.