Barkhane : Les hélicoptères de l’ALAT n’ont pas chômé lors de ces six derniers mois

Dans ses points de situation sur les opérations en hebdomadaires, l’État-major des armées ne donne que le bilan des sorties aériennes effectuées par les avions de la force Barkhane… Et non celles assurées par les hélicoptères du Groupement tactique aérocombat [GTD-A] « Hombori », armé par l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT].

Pourtant, on se doute bien que les appareils du GTD-A sont très sollicités lors des différentes opérations conduites par Barkhane, les hélicoptères d’attaque et de manoeuvre étant presque toujours de la partie, que ce soit pour appuyer les troupes au sol, déposer des commandos, réaliser des missions logistiques ou encore évacuer des blessés

D’ailleurs, comme l’a affirmé le général Marc Conruyt, le commandant de la force Barkhane, lors de ses récentes auditions parlementaires, le manque d’hélicoptères complique la planification des opérations.

« Le colonel qui commande le groupement d’hélicoptères doit quotidiennement résoudre un véritable Tetris pour déterminer comment à la fois appuyer telle opération, assurer l’évacuation sanitaire de telle autre ou réagir à toute demande d’opération d’opportunité car à chaque fois qu’arrive un renseignement estimé pertinent, il faut l’exploiter au plus vite pour obtenir un résultat face à l’ennemi », a en effet expliqué le général Conruyt.

Justement, à la faveur de la relève du GTD-A « Hombori », le 3e Régiment d’Hélicoptères de Combat [RHC] devant céder la place au 5e RHC, l’État-major des armées a donné quelques chiffres sur l’activité de cette unité au cours de ces six derniers mois.

Ainsi, durant le mandat Hombori XXV, les hélicoptères du GTD-A [une dizaine] ont effectué 3.650 heures de vol. Soit environ 20 heures de vol par jour. Pour rappel, le mandat a commencé en même temps que la saison des pluies, ce qui a pu compliquer la manoeuvre aérienne.

L’EMA indique que 94 missions d’évacuations sanitaires ont été conduites [toutes n’ont pas concerné les soldats français, ndlr] et 298 tonnes de fret ainsi que 2.985 militaires ont été transportés. Sur ce point, il n’est pas précisé si les missions assurées par les trois hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47D Chinook britanniques ont comptabilisées dans ce total.

Selon la dernière mise à jour du dossier de presse de l’opération Barkhane, les hélicoptères de la Royal Air Force ont effectué 1.000 heures de vol pour transporter 400 tonnes de fret et 4.670 soldat sur l’ensemble de l’année 2020.

S’agissant des missions de combat, menés par les seuls Tigre et Gazelle du GTD-A, l’EMA indique seulement qu’elles ont permis de « neutraliser de nombreux GAT » [comprendre : éliminer de « nombreux jihadistes »] et de « détruire 89 motos ». Comme les terroristes circurent à deux sur ce genre d’engin [un qui tient le guidon, l’autre l’arme], cela donné une vague idée des pertes infligées à l’ennemi.

Désormais, le commandement du GTD-A Hombori est assuré par le colonel Yann Menet, qui succède ainsi au colonel Sylvain Coulon. Durant la relève, les équipages fraîchement arrivés au Mali ont dû s’acclimater aux conditions particulières de ce théâtre [sable, chaleur, etc].

« Les pilotes se sont donc entraînés, de nuit comme de jour, au ‘poser poussière’, une procédure très complexe qui consiste à poser un hélicoptère dans des conditions de visibilité quasi nulle, entraînements ne pouvant être réalisés en France », explique l’EMA.

Même chose pour les mécaniciens, sans qui aucune mission ne pourrait avoir lieu. « Si les appareils sont dotés de dispositifs qui permettent de la collecter avant qu’elles n’atteignent les moteurs, ces particules fines qui s’infiltrent dans le moindre interstice des machines doivent faire l’objet d’une attention et d’un entretien particuliers », rappelle l’État-major.

Cette période d’adaptation n’a pas duré. Dans la nuit du 12 au 13 février, le GTD-A a été sollicité pour infiltrer des commandos de Barkhne dans la région d’Ansongo, sur le fleuve Niger. Avec l’appui de deux hélicoptères Tigre et « d’autres aéronefs », ces derniers ont « neutralisé un groupe d’individus armés à 2 kilomètres au nord de Fafa » et de saisir « 8 armes légères d’infanterie, des munitions et 12 équipements de communication ».

Plus tôt dans la journée, une embarcation transportant des jihadistes avait été détruite dans la même région par une frappe aérienne. L’EMA n’a pas précisé par quel moyen elle a été effectuée.

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