Résilience/Covid-19 : Le Service de santé des armées envoie des renforts à Mayotte

Pour le moment, et alors que le gouvernement n’a pas décrété un nouveau confinement de la population, l’arrivée en France métropolitaine de variants du SARS-Cov-19 [le coronavirus à l’origine de la covid-19, ndlr] n’a pas entraîné une explosion du nombre de malades. Et selon les derniers chiffres, le taux d’incidence tend à baisser, parfois dans des proportions importantes dans certain départements.

Cependant, cette situation cache des disparités, comme dans les Alpes-Maritimes, où le taux d’incidence a augmenté de 6,35% sur sept jours, pour s’établir à 491 cas pour 100.000 habitants ou encore comme dans le Pas-de-Calais [+22.24%, avec 251,24 cas pour 100.000 habitants].

Outre-Mer, c’est la situation de Mayotte qui nourrit les inquiétudes. Avec un taux d’incidence s’établissant à 600 cas pour 100.000 habitants au début du mois, l’archipel n’a pas échappé à un nouveau confinement. Et, dans le cadre de l’opération Résilience, et afin de renforcer les capacités – limitées – en réanimation de l’hôpital de Mamoudzou, le seul du département, le ministère des Armées y a envoyé un Module Militaire de Réanimation [MMR], armé par 31 militaires du Service de santé des Armées [SSA] et 8 du Régiment Médical [RMED] de l’armée de Terre.

Depuis, la situation s’est encore dégradée, avec un taux d’incidence désormais supérieur à 800 cas pour 100.000 habitants. Ce qui contraint le SSA a y envoyer de nouveaux renforts.

Ainsi, annonce le ministère des Armées, le 16 février, 14 militaires du SSA, dont 2 médecins réanimateurs et 12 soignants, ont été « projetés » à Mayotte afin de pouvoir porter à 10 le nombre de lits de réanimation du MMR précédemment déployé auprès de l’hôpital de Mamoudzou, lequel accueille actuellement 165 malades de la covid-19, dont 29 en réanimation et 64 en soins aux urgences.

Dans le même temps, « Le Malin », patrouilleur de la Marine nationale, a acheminé à Mayotte 30 bouteilles et deux palettes de concentrateurs d’oxygène afin de renforcer les moyens médicaux. Le navire a également reçu pour mission de renforcer, durant quelques jours, le dispositif de contrôle aux frontières, c’est à dire de surveiller les mouvement de Kwassas Kwassas [canots de pêche rapides] en provenance des Comores.

En effet, la lutte contre l’immigration illégale est un autre aspect des mesures prises contre la pandémie. Ainsi, le 11 février, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et celui des Outre-Mers, Sébastien Lecornu, ont annoncé le renforcement des forces de sécurité intérieure, avec l’envoi de 20 policiers supplémentaires, lesquels viendront s’ajouter aux deux pelotons de gendarmerie mobile déployés depuis la fin janvier.

En outre, poursuit le communiqué publié à cette occasion, « afin de lutter contre l’immigration illégale, qui fait peser un poids supplémentaire sur le système social de Mayotte, déjà fortement sollicité par la reprise de l’épidémie Covid-19, les ministres ont décidé du maintien en continu de trois intercepteurs des forces de sécurité intérieure grâce à l’arrivée de personnels qualifiés depuis l’Hexagone – gendarmes et policiers. Ces moyens de surveillance et d’interception des kwassas viennent se rajouter aux moyens prévus dans le cadre de l’opération Shikandra sur la terre et dans les airs, à travers une surveillance aérienne de la zone maritime au large de Mayotte, mise en place par le préfet. »

Enfin, une mission d’évaluation de la Sécurité civile a été envoyée à Mayotte pour « étudier la mise en place d’un Élément de Sécurité Civile Rapide d’intervention Médicale [ESCRIM], afin de renforcer les capacités hospitalières en cas de saturation des hôpitaux, notamment en soins intensifs. » Et d’ajouter : « Les personnels de la sécurité civile pourront également accompagner les populations les plus fragiles et les plus touchées par la circulation du virus dans l’île. »

Photo : Illustration / EMA

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