L’administration américaine autorise la vente de missiles surface-air RIM-116C à l’Égypte

Fin janvier, la diplomatie américaine avait expliqué que les récentes ventes d’armes autorisées par l’administration Trump allaient être suspendues « provisoirement » afin de permettre à celle de Joe Biden de vérifier leur pertinence aux regards des « objectifs stratégiques » des États-Unis. L’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unies étaient alors principalement concernés par cette mesure, en raison notamment de leur implication dans les combat au Yémen.

Plus tard, le président Biden annonça l’arrêt du soutien américain aux opérations saoudiennes, en matière de renseignement et de ravitaillement en vol, ainsi que la vente à Riyad de 3.000 bombes GBU-39 SDB.

Cela étant, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargé des exportations américaines d’équipements militaires dans le cadre du dispositif « Foreign Military Sales » [FMS], a rendu quatre avis depuis l’arrivée de M. Biden à la Maison Blanche.

Ainsi, elle a recommandé au Congrès d’approuver les ventes de missiles de défense aérienne SM-2 Block 3A au Chili, de systèmes SATCOM à l’Otan et d’un centre d’entraînement au combat aérien dédié au F-16 à la Jordanie.

Le dernier avis, qu’elle a publié le 16 février, concerne l’Égypte, pays dont les relations avec les États-Unis ont été compliquées, surtout après la destitution du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi. Là, il est question de la vente de 168 missiles surface-air d’autodéfense et de courte-portée RIM-116C [RAM] Block 2, pour un montant estimé à 197 millions de dollars.

Développé à partir du missile air-air AIM-9 Sidewinder et commercialisé par Raytheon, le RIM-116C est utilisé pour la protection anti-aérienne des navires.

Alors que l’Égypte est membre de la coalition arabe qui intervient au Yémen et qu’elle est régulièrement pointée du doigt au sein du Congrès sur le terrain du respect des droits de l’Homme [56 élus ont récemment signé un appel, avec 138 parlementaires européens, pour demander au président al-Sissi la libération de « prisonniers d’opinion »], la DSCA a justifé cette vente de missiles RIM-116C en expliquant qu’elle « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer celle d’un pays allié majeur non-Otan, qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient. »

Et d’ajouter que ces missiles « fourniront des capacités de défense considérablement améliorées pour les zones côtières de l’Égypte et les approches du canal de Suez. »

Appelé à faire un commentaire sur l’interpellation de membres de la famille de Mohamed Soltan, expulsé vers les États-Unis après avoir renoncé à sa citoyenneté égyptienne et fils d’un membre des Frères musulmans, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a dit « prendre au les allégations d’arrestation ou de détention arbitraire. » Toutefois, a-t-il continué, « nous amènerons nos valeurs avec nous dans chacune des relations que nous avons à travers le globe. Cela inclut nos partenaires proches de sécurité. Cela inclut l’Égypte. »

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