La force aérienne allemande redonne du potentiel à ses avions Tornado pour les garder au moins jusqu’en 2030

Sur les 247 chasseurs-bombardiers PANAVIA Tornado qu’elle a reçus à la fin des années 1970, la Luftwaffe [force aérienne allemande] n’en aligne plus que 85. Ces appareils lui permettent de participer aux plans nucléaires de l’Otan [avec la capacité d’emporter la bombe tactique B61] ainsi que de mener des missions de frappes, de reconnaissance et de guerre électronique.

Étant donné leur âge, les Tornado allemands arriveront au bout de leur potentiel en 2025. D’où le projet de Berlin de se procurer 30 F/A-18 Super Hornet et 15 E/A-18 Growler auprès de Boeing, afin que la Luftwaffe puisse continuer à mener ses missions nucléaires et de guerre électronique visant à supprimer les défenses aériennes ennemies [SEAD] pour le compte de l’Otan.

Seulement, annoncé en 2020, ce choix mettra du temps à se concrétiser. En effet, la chambre basse du Parlement allemand [Bundestag] aura son mot à dire… mais pas avant 2022. Ce qui fait cet achat de F/A-18 et de E/A-18G dépendra des résultats des prochaines élections fédérales de septembre prochain et du gouvernement qui en sera issu. En un mot, il n’est pas encore acquis. Et quand bien même il le sera, il faudra du temps pour négocier le contrat, livrer les appareils et former les pilotes ainsi que les techniciens de la Luftwaffe.

D’où la décision de cette dernière de redonner du potentiel à ses Tornado pour les maintenir en service jusqu’en 2030 au moins. Ce qui est loin d’être simple étant donné que les pièces détachées sont désormais rares, voire introuvables pour certaines étant donné qu’elles ne sont plus fabriquées.

Quoi qu’il en soit, en partenariat avec Airbus Defence & Space [ADS], un premier Tornado du Luftwaffengeschwader 33 a vu son potentiel prolongé de 2.000 heures de vol supplémentaires après une lourde opération de maintenance effectué dans les installations d’Airbus à Manching.

Pour cela, il a donc fallu démonter entièrement l’appareil et vérifier chacun de ses composants. Une tâche dont s’est acquittée la société d’ingénierie et d’analyse Industrieanlagen-Betriebsgesellschaft [IABG] à Ottorbrunn. Au total, il a donc fallu de nouveau fabriquer 400 pièces structurelles qui n’étaient plus disponible sur le marché.

« Afin de pouvoir assembler à nouveau les parties centrale et avant [du Tornado], tous les trous des anciennes pièces ont dû être reproduits sur les nouvelles avec une précision de 0,001 millimètre », explique la Bundeswehr. « Nous travaillons ici comme des horlogers », a commenté un sous-officier mécanicien de la Luftwaffe.

Pendant que le câblage électrique [soit 100 km de câbles…] était réinstallé à bord de ce premier avion, un second entamait un processus identique. « L’expérience avec le premier nous a permis de gagner environ six mois », a confié le même technicien, pour qui les Tornado, s’ils ont été construits il y a 40 ans, ne sont pas pour autant de « vieilles machines. »

« Qu’il s’agisse du radar, des communications, des armes ou des performances globales, le Tornado est toujours à jour à cet égard, dans la mesure où sa technologie le permet », a fait valoir le sous-officier. « Un équipage de 1982, par exemple, serait encore capable de le piloter mais il ne pourrait plus faire fonctionner aucun de ses systèmes », a-t-il conclu.

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