La France pourrait céder deux frégates légères furtives modernisées à la Grèce

En 2025, la Marine nationale devra disposer de huit frégates multimissions [FREMM], deux frégates de défense aérienne [FDA], de deux frégates de défense et d’intervention [FDI, sur les cinq commandées] et de 3 frégates légères furtives modernisées. Soit quinze navires de premier rang au total.

La décision de moderniser trois des cinq frégates légères furtives [FLF] a été prise afin d’attendre la réalisation complète du programme FDI à l’horizon 2030. Il s’agit d’améliorer leur système de combat, leur armement ainsi que leurs capteurs optroniques, de renforcer leur structure et, surtout, de les doter de capacités de lutte anti-sous-marine en les équipant d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingklip Mk2.

Le premier navire à être modernisé de la sorte sera le Courbet, qui retrouvera la mer en 2021. Suivront ensuite les FLF « La Fayette » et « Aconit ». Pour le moment, le sort des Surcouf et Guépratte est en suspens. Vont-ils également subir le même traitement que les trois autres?

En effet, selon certains médias grecs citant des sources « bien informées », Athènes penche de plus en plus vers l’achat de quatre frégates de défense et d’intervention « Belh@rra » auprès du constructeur naval français Naval Group… alors que, précédemment, une offre américaine portant sur quatre navires de type MMSC [multi-mission surface combatant], semblait avoir le vent en poupe.

Pour rappel, la Grèce avait signé une lettre d’intention en octobre 2019 pour deux FDI. Mais l’offre américaine avait, a priori, changé la donne.

D’après les informations du site OnAlert, la « proposition française concernant les Belh@rra est considérée comme la plus complète et, de façon inattendue, celle que préférent les dirigeants militaires et politiques. » Une décision pourrait être annoncée après la mi-mars, croit-il savoir.

Dans un entretien donné le 1er février au journal Proto Thema, le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, est revenu sur cette affaire. Ainsi, a-t-il dit, Athènes a effectivement exprimé sa volonté auprès de Paris d’entamer des négociation pour acquérir deux Bellh@rra en 2019. Mais ces frégates « ont évolué au point de devenir trop chères pour nos capacités financières. Dans le même temps, cependant, l’acquisition de navires français n’a jamais été exclue », a-t-il dit.

« Au cours de ce processus, les Américains ont présenté leur propre proposition pour l’acquisition de quatre nouvelles frégates. Dans le même temps, de nouvelles propositions sont arrivées d’autres pays », a poursuivi le ministre grec, soulignant que « la Marine les évalue une par une. »

Cependant, a poursuivi M. Panagiotopoulos, « la décision finale sera basée sur la satisfaction des besoins de la Marine » en prenant en compte de « nombreux sous-paramètres tels que la possibilité d’impliquer l’industrie de la défense [grecque] dans le projet de construction » ainsi que la fourniture d’une « solution intermédiaire », c’est à dire des « navires de guerre prêts, dans la mesure du possible, jusqu’à que les nouvelles unités de la marine soient construites. »

Or, souligne OnAlert, la proposition français réponde justement « aux critères opérationnels de la marine, apporte une solution intermédiaire pendant la construction de nouvelles frégates et en même temps donne un souffle de vie aux chantiers navals grecs. »

Quant à la solution « intermédiaire » proposée, il n’est pas difficile de la deviner : elle reposera sur deux frégates légères furtives modernisées. À noter que le site OnAlert parle d’une « acquisition » de ces deux navires, et non d’un prêt. En outre, « sur les quatre nouvelles frégates de la marine, deux devraient être construites dans les chantiers navals grecs. »

Photo : Marine nationale

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