Un sous-marin japonais est entré en collision avec un vraquier immatriculé à Hong Kong

Les collisions entre un sous-marin et un navire de surface ne sont pas aussi rares qu’on pourrait le penser. En vingt ans, on compte au moins six incidents de ce type et une suspicion [naufrage du Bugaled Breizh, en 2004]. Et un autre est venu s’ajouter à la liste.

En effet, le 8 février, l’un des onze sous-marin japonais appartenant à la classe Sōryū est entré en collision avec un navire commercial, alors qu’il naviguait à 27 nautiques au sud-est du cap Ashizuri, au large de l’île de Shikoku. Le navire, le JS Sōryū SS 501, participait à un exercice de « routine » au moment du choc.

Selon les autorités nippones, trois sous-mariniers ont été légèrement blessé. Quant au sous-marin, il a apparemment subi des dégâts au niveau de son massif, son aileron tribord ayant été brisé. Ses systèmes de communication ont également été endommagés… Ce qui explique la raison pour laquelle il a fallu plus de trois heures à l’équipage pour alerter les secours.

L’identité du navire avec lequel les sous-marin est entré en collision est l’Ocean Artemis, un vraquier immatriculé à Hong Kong; affichant 229 mètres de long pour plus de 93.000 tonnes de port en lourd et un tirant d’au de 15 mètres à pleine charge. A priori, il n’a pas subi de dégâts apparents. Mis en oeuvre par un équipage de 20 marins chinois, selon la garde-côtière japonaise, il doit rejoindre le port de Kobe, où sa coque sera vérifiée par des plongeurs.

Une enquête a évidemment ouverte. Selon des sources du ministère japonais de la Défense, citée par la presse, l’hypothèse d’une erreur humaine est pour le moment privilégiée. Les investigations devront permettre de vérifier si le commandant du sous-marin a respecté les procèdures avant de faire surface.

Pour connaître la situation à la surface, un sous-marin pourrait utiliser un sonar actif. Sauf que, dans ce cas, il trahirait sa position, ce qui n’est évidemment pas le but recherché. En revanche, un sonar passif, qui ne fait qu’écouter sans rien émettre, peut permettre de repérer un navire de surface. Mais cette solution n’est pas garantie à 100%. Un autre moyen est de faire une vérification périscopique. C’est sans doute ce qu’a voulu faire le commandant du le JS Sōryū SS 501, selon des sources du ministère japonais de la Défense.

Le sous-marin « n’a pas pu détecter le navire avec son sonar et il n’a remarqué le navire que lorsqu’il a sorti son périscope. À ce moment-là, il ne pouvait pas changer de vitesse et a fini par toucher la coque du vraquier, » ont-elles expliqué.

Quoi qu’il en soit, faire surface est l’une des manoeuvres les plus délicates pour un sous-marin. Le nombre de collisions ayant eu lieu ces dernières années tendent à le montrer. C’est d’ailleurs l’une des explications avancées pour expliquer le naufrage de la Minerve, dont l’épage a été retrouvée en juillet 2019, plus de cinquante ans après sa disparition.

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