La réalisation du futur système tactique interarmées de renseignement d’origine électromagnétique est lancée

La Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit notamment le renouvellement des capacités dans le domaine du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM]. Ce qui passe, par exemple, par l’acquisition de la Capacité universelle de guerre électronique [CUGE] que mettront en oeuvre les trois futurs Falcon « Archange » destinés à l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE], le programme CERES [Capacité d’écoute et de renseignement électromagnétique spatiale] ou bien encore le lancement du projet de Bâtiment léger de surveillance et de recueil de renseignement [BLSR] pour la Marine nationale.

Outre ces moyens, la LPM évoque également le programme « ROEM tactique » qui doit permettre de renouveler et renforcer les capacités de renseignement de contact des unités aéroterrestres déployées, ainsi que la nécessaire adaptation des capacités d’exploitation de l’ensemble des données ainsi obtenues via la mise en service du Système d’Optimisation du Renseignement InterArmées [SORIA] et de la modernisation progressive du système d’information de la fonction interarmées du renseignement.

S’agissant de la capacité « ROEM tactique », la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué qu’elle venait de commander « le premier système interarmées de renseignement d’origine électromagnétique tactique » à Thales et Airbus, pour un montant de 160 millions d’euros. Les premières capacités devront être livrées en 2023, la fin du développement du système complet étant attendue en 2025.

« Ce nouveau système sera constitué d’une gamme de capteurs combinables sous forme de modules, adaptés aux besoins des théâtres d’opérations et au milieu de projection requis, qu’il soit terrestre, naval, ou aérien », précise la DGA.

Pour rappel, le ROEM consiste collecter des données sur les moyens électro-magnétiques utilisés par un ennemi, puis à les exploiter. Cela permet en outre d’avoir une idée plus précise de la situation tactique et de déterminer les intentions adverses.

Les capacités actuelles en matière de ROEM tactique ont été développées en fonction des besoins exprimées par chacune des armées. Aussi, explique la DGA, « le système interarmées ROEM tactique a pour objectif de fournir aux trois armées un système homogène, utilisant le maximum de briques communes, en vue de garantir la continuité opérationnelle et l’exploitation interarmées des informations recueillies. »

Et d’ajouter : « Le système renouvellera et complètera, avec des moyens adaptés aux nouvelles technologies de communications mises en œuvre par l’adversaire, les capacités actuelles de ROEM tactique, dans les domaines de la détection des émissions, la caractérisation et la localisation des émetteurs ainsi que l’écoute des communications, sur différentes gammes de fréquences. »

Le système interarmées ROEM tactique sera mis en oeuvre par le 54e Régiment de Transmissions de l’armée de Terre ainsi que les navires de premier rang et les avions de patrouille maritime Atlantique 2 de la Marine nationale. Quant à l’armée de l’Air & de l’Espace, elle l’utilisera sous forme d’équipements terrestres projetables afin de protéger ses bases aériennes.

Photo : illustration © armée de Terre

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