Les Émirats arabes unis ont signé un accord pour l’achat de 50 avions F-35A juste avant l’investiture de M. Biden
Il était moins une. Selon l’agence Reuters, les Émirats arabes unis ont signé un accord sur les modalités relatives à l’acquisition de 50 avions de combat F-35A ainsi que 18 drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SeaGuardian peu avant l’investiture du démocrate Joe Biden en tant que 46e président des États-Unis.
Pour rappel, ces ventes potentielles avaient été approuvées par l’administration Trump après la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et les Émirats arabes unis.
Les projets de vendre des F-35A et des MQ-9B à Abu Dhabi avaient été contestés plusieurs parlementaires, notamment démocrates, dès leur annonce par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains via le dispositif FMS [Foreign Military Sales]. Et ils déposèrent deux résolutions pour bloquer ces contrats potentiels. Résolutions qui furent écartées de justesse par le Congrès.
L’opposition de ces élus à ces ventes était motivée par au moins trois raisons. La première était que livrer des F-35A aux Émirats arabes unis aurait porté atteinte à l’engagement des États-Unis visant à maintenir la supériorité militaire d’Israël au Moyen-Orient dans le cadre du « Qualitative Military Edge » [QME]. Cependant, s’il était auparavant hostile à une telle vente, le gouvernement israélien avait fini par lever son veto.
La seconde raison tenait à la crainte de donner un accès aux technologies du F-35 et du MQ-9B à la Chine et à la Russie, pays avec lesquels les Émirats arabes unis cultivent une certaine proximité. Enfin, la dernière était de voir de tels équipements être utilisés par les forces émiraties dans le conflit au Yémen, voire en Libye.
Alors qu’il était encore le conseiller diplomatique du candidat Joe Biden, avant d’être nommé par ce dernier à la tête du département d’État, Antony Blinken avait déclaré, fin octobre, que cette vente de F-35A aux Émirats arabes unis seraient « examinée très attentivement » en cas de victoire de son camp aux élections. Ce qui a très probablement accéléré le processus.
Selon une source de Reuters, l’accord sur les F-35A a été signé « environ une heure avant que M. Biden ne prenne ses fonctions ». Et d’indiquer que le document en question précise le coût, la configuration des avions et le calendrier des livraisons, ces dernières devant commencer en 2027. Cependant, il reste en encore à conclure le contrat, qui scellera définitivement cette vente, ainsi que celle concernant les drones MALE MQ-9B.
Pour rappel, en plus de l’achat de 50 F-35A et de 18 MQ-9B, Abu Dhabi a également l’intention de se procurer 800 missiles air-air AIM-120C AMRAAM. Le montant total de ces contrats potentiels a été estimé à 23,4 milliards de dollars. Le président Trump les avait justifiés en affirmant qu’ils devaient permettre aux Émirats arabes unis de contribuer à la « dissuasion face au comportement de plus en plus agressif de l’Iran et aux menaces qui ont suivi l’accord de paix » avec Israël.
