Nommé à la tête du Pentagone, l’ex-général Lloyd Austin pourrait toucher le gros lot en quittant Raytheon

Durant la présidence de Donald Trump, le Pentagone aura connu six secrétaire à la défense différents, le dernier en date étant Christopher Miller… qui doit normalement être remplacé par l’ex-général Lloyd Austin, comme l’a annoncé Joe Biden, le futur président des États-Unis.

Seulement, cette nomination pose quelques problèmes. Le premier est que le général Lloyd Austin a quitté l’uniforme en 2016. Or, la loi américaine [Section 903(a)] stipule qu’un ancien militaire doit attendre au moins sept ans avant de prétendre à devenir le chef du Pentagone. Toutefois, il y a eu des exceptions par le passé : le général George Marshall avait obtenu une dérogation en 1950, de même que, il y a quatre ans, le général James Mattis.

Le général Austin obtiendra-t-il une dérogation de la part du Congrès? Un premier obstacle a été levé la semaine dernière, le Parti démocrate ayant désormais la certitude d’avoir la majorité au Sénat, après la victoire de deux des siens en Géorgie. Mais il n’est pas certain que cela soit suffisant… On le saura le 19 janvier prochain, date à laquelle se tiendra son audition au Congrès en vue de la confirmation de sa nomination.

À cette occasion, le général Austin sera probablement interrogé sur ses liens avec le groupe Raytheon, qui est l’un des principaux fournisseurs des forces américaines. Ainsi que sur ceux avec United Technologies.

Qu’un secrétaire à la Défense ait eu un passé dans l’industrie de l’armement ne serait pas nouveau [Patrick Shanahan, qui occupé cette fonction était bien un ancien de Boeing…]. Seulement, l’affaire un peu plus délicate pour Lloyd Austin. Surtout après les révélations de l’US Office of Government Ethics.

En tant que membre du conseil d’administration de Raytheon, le général Austin a reçu un certain nombre d’actions… Qu’il ne peut pas conserver s’il veut devenir secrétaire à la Défense.

Selon l’agence Reuters, il s’est engagé à se désengager du groupe dans les 90 jours suivant sa confirmation. Et il a également accepté de se mettre en retrait quand il s’agira de prendre des décisions concernant Raytheon et ses filiales… Mais pendant un an. En tout cas, la revente de ses actions pourrait lui rapporter entre 800.000 et 1,7 millions de dollars.

Quoi qu’il en soit, déjà que les élus américains rechignent toujours à accorder des dérogations à la Section 903(a), car ce serait amoindrir le contrôle civil sur les forces armées, estiment-ils, les liens du général Austin avec l’industrie de l’armement pourraient faire douter ceux qui étaient pourtant prêts à le confirmer à la tête du Pentagone.

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