Le Parquet antiterroriste demande les assises pour l’individu qui avait renversé des militaires à Levallois-Perret

Le 9 août 2017, six militaires du 35e Régiment d’Infanterie [RI] furent fauchés par une voiture alors qu’ils sortaient de leur casernement pour effectuer une patrouille dans les rues de Levallois-Perret, dans le cadre de l’opération intérieure [OPINT] Sentinelle. Le caractère intentionnel fut alors rapidement établi et la Section antiterroriste du Parquet de Paris ouvrit une enquête pour « tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en lien avec une entreprise terroriste. »

« Une voiture qui était dans le quartier est arrivée vers le dispositif, elle roulait doucement, à 5 mètres à peu près des militaires, elle a accéléré de manière à pouvoir les percuter. […] Nous savons que c’est un acte délibéré, ce n’est pas un acte accidentel », avait commenté Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur.

L’homme soupçonné d’avoir sciemment renversé les militaires au volant d’un BMW fut interpellé quelques heures plus tard sur l’autoroute A16, entre Boulogne-sur-Mer et Calais, dans des conditions mouvementées, les policiers des BRI de Lille et de Rouen ayant dû faire usage de leurs armes pour le neutraliser. Touché à cinq reprises, le suspect fut ensuite hospitalisé dans un état alors jugé sérieux.

Âgé de 36 ans au moment des faits, de nationalité algérienne et venant de bénéficier d’un titre de séjour, le suspect, Hamou Benlatrèche, ne faisait pas l’objet d’une fiche S. Mais il apparut, au fil de l’enquête, qu’il avait eu velléités de départ vers la Syrie et des documents relatifs à l’État islamique [EI ou Daesh] furent retrouvés dans son téléphone portable. En outre, il aurait été proche du Jamaat al-Tabligh, un mouvement prônant une vision ultra-rigoriste et littérale de l’islam.

« Les investigations […] viennent non seulement étayer le caractère prémédité de cette attaque, mais également son caractère terroriste », avait résumé François Molins, alors procureur de Paris, deux semaines après l’attaque. En effet, avait-il précisé, Hamou Benlatreche avait repéré les lieux trois jours avant de passer à l’action contre les militaires du 35e RI.

Près de trois ans et demi plus tard, et selon l’AFP, le Parquet national antiterroriste [PNAT] a requis le renvoi de Hamou Benlatrèche devant une cour d’assises.

Dans son réquisitoire, rendu le 29 décemnre, le PNAT demande en effet que Benlatrèche soit jugé par une cour d’assises spécialement composée pour « tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste. »

Incarcéré à la prison de Beauvais et qualifié de « cascadeur qui saute en permanence de sa chaise roulante » par le syndicat national pénitentiaire Force Ouvrière, Hamou Benlatrèche n’est pas un détenu « facile ». En janvier 2020, il a été rapporté qu’il avait agressé une surveillante, ce qui valut à cette dernière cinq jours d’ITT.

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