L’auteur d’une attaque contre des militaires au Louvre a été renvoyé aux assises par un juge anti-terroriste

Le 3 février 2017, des militaires du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes [RCP] avaient été attaqués par un individu armé de deux machettes, alors qu’ils patroullaient devant le Carrousel du Louvre, dans le cadre de l’opération intérieure [OPINT] Sentinelle.

L’assaillant avait réussi à frapper et à blesser au cuir chevelu un premier militaire en criant « Allah Akbar », avant de tenter de porter un coup à un second, tombé au sol. Ce dernier fit usage de son arme, touchant sérieusement l’agresseur, un certain Abdallah El-Hamahmy, un ressortissant égyptien alors âgé de 29 ans et très récemment arrivé en France.

Cette attaque contre les militaires du 1er RCP n’a depuis jamais été revendiquée et l’assaillant n’avait, a priori, pas fait d’allégeance à une organisation terroriste [du moins, selon ce qui a été révélé au public…]. Cependant, les enquêteurs retrouvèrent des messages qu’il avait publiés sur un réseau social en reprenant des extraits d’un discours d’Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole et chef des opérations extérieures de l’État islamique [EI ou Daesh], tué en août 2016 en Syrie, ainsi que des versets du Coran.

Cela étant, près de quatre ans les faits, et conformément aux réquisitions du Parquet national antiterroriste [PNAT], rapporte l’AFP ce 7 janvier, un juge antiterroriste a ordonné le renvoi d’Abdallah El-Hamahmy devant une cour d’assises, qui aura à le juger pour « tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle. » Les chefs d’accusation suggèrent donc qu’il n’aurait pas agi seul.

Le procès pourrait avoir lieu d’ici l’été prochain. Et il sera l’occasion, sans doute, d’éclaircir quelques zones d’ombres.

En effet, résidant aux Émirats arabes unis et fils d’un général de la police égyptienne, Abdallah El-Hamahmy était arrivé légalement en France, environ une semaine avant de commettre son attaque contre les militaires du 1er RCP. Or, il est apparu qu’il avait réservé, pour 1.700 euros, un appartement proche des Champs-Élysée en juin 2016, soit quatre mois avant de faire sa demande de visa touristique.

« Je ne crois pas qu’on puisse déduire du dossier qu’il avait l’intention de s’en prendre spécifiquement à des militaires », a estimé Me François Gagey, son avocat, cité par l’AFP. « L »information judiciaire n’a pas permis de faire toute la lumière sur ses intentions exactes », a-t-il ajouté.

Lors de la perquisition du logement qu’il avait loué pour une semaine, les enquêteurs avaient mis la main sur de l’argent, les étuis de deux machettes, achetées à Paris, un iPad et un passeport égyptien avec des visas pour l’Arabie Soudite et la Turquie. L’un des sacs qu’il portait avec lui le jour de l’attaque contenait deux bombes aérosols de peinture, laissant présager qu’il comptait saccager des oeuvres exposées au musée du Louvre, où, selon les caméras de vidéosurvillance, il s’était rendu quatre jours avant de s’en prendre aux militaires.

Photo : © armée de Terre

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