En 2021, les forces espagnoles vont se concentrer sur le Sahel et le Liban

La semaine passée, le gouvernement espagnol a passé en revue les opérations auxquelles ses forces armées participeront en 2021 et pour lesquelles une enveloppe de 1,176 milliard d’euros sera débloquée.

Dans le détail, l’effectif maximal déployé simultanément ne devrait pas dépasser 2.900 militaires [mais des ajustements ponctuels seront possibles, en fonction des missions]… Ce qui oblige à faire des choix dans certaines opérations… d’autant plus que Madrid a visiblement fait du Sahel une priorité.

En effet, étant donné que la mission européenne visant à former l’armée malienne [EUTM Mali] passera sous le commandement d’un général espagnol l’an prochain, il est question d’un renforcement significatif, avec le déploiement de 530 militaires.

En mars, le Conseil de l’UE a décidé de prolonger le mandat de l’EUTM Mali jusqu’au 18 mai 2024 [soit de quatre ans de plus] et de l’élargir à la Force conjointe du G5 Sahel, en lui fournissant une « assistance » par des « conseils, des actions de formation et un encadrement militaires ». Ce qui suppose une hausse de l’effectif de cette mission européenne, laquelle n’échappe pas aux critiques.

« II y a le fait que l’EUTM fait une formation assez conventionnelle à Koulikoro, à 60 kilomètres de Bamako. Il y a aussi des questions de susceptibilité. Ils [les instructeurs] peuvent apparaître comme un peu paternalistes vis-à-vis des militaires maliens, comme ceux qui ont le savoir et qui veulent le dispenser. Ils ne tiennent pas compte des compétences existantes suffisamment dans l’armée malienne. Et puis une formation sans livrer d’équipements modernes n’est pas efficace, n’est pas suffisante. L’Union européenne ne livre pas des hélicoptères de combat et des armes », avait jugé, non sans sévérité, Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali [2002-2006], après le putsch d’août dernier, à Bamako.

Cela étant, Madrid ne prévoit pas d’aller au-delà de la présence, au Sénégal, du détachement « Marfil », qui met en oeuvre un avion de transport C-130 Hercules au profit de Barkhane. Un appui plus important aurait pu se traduire, par exemple, par le déploiement d’hélicoptères de transport lourd [HTL] de type Chinook à Gao, afin de remplacer les EH-101 Merlin danois…

Outre le Sahel, les forces espagnoles resteront fortement impliquées [avec 375 marins, ndlr] dans l’opération navale européenne Atalanta, au large de la Somalie. Ce qui est logique : le quartier général de cette mission est en Espagne. Et leur participation à la Force interiméaire des Nations unies au Liban [FINUL] va être renforcée, avec 830 militaires.

L’Espagne restera engagée en Irak, avec 250 soldats… mais elle va réduire la voilure en Afghanistan, avec la présence d’un détachement fort d’une vingtaine d’hommes.

S’agissant des autres missions de l’Otan, Madrid a décidé de prolonger sa participation l’opération Active Fence, qui consiste à mettre en oeuvre une batterie de défense aérienne Patriot en Turquie. Enfin, il est question d’envoyer, pour la première fois, des avions de combat en Roumanie afin d’y assurer la police du ciel.

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