L’administration américaine autorise la vente de 3.000 bombes GBU-39 SDB à l’Arabie Saoudite
Pour le moment, et à trois semaines de la cérémonie où il devra passer la main, le président Trump n’a toujours pas reconnu la victoire de son rival démocrate, Joe Biden lors de l’élection de novembre dernier. En attendant, les ventes d’armes continuent.
Ainsi, le 29 décembre, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains via le dispositif des Foreing Military Sales [FMS], a publié quatre avis pour recommander au Congrès d’approuver la vente de 20 nacelles de désigation laser ATPs [Sniper Advanced Targeting Pods] et de contre-mesures infrarouge à l’Égypte, d’hélicoptères AH-64E au Koweït et… 3.000 bombes GBU-39 SDB [Small Diameter Bomb] à l’Arabie Saoudite pour un montant estimé à 290 millions de dollars.
Pour rappel développée par Boeing, la GBU-39 est une munition de 110 kg, doté d’une centrale de navigation intertielle couplée à un GPS. Emportant une charge explosive de 17 kg,
Cette vente « améliorera la capacité de l’Arabie saoudite à faire face aux menaces actuelles et futures en augmentant ses stocks de munitions air-sol de précision à longue portée », fait valoir la DSCA, qui souligne que ces munitions permettront de limiter les risques de dommages collétéraux en raison de leur précision. Ce contrat, ajoute-t-elle, « renforcera encore l’interopérabilité entre les États-Unis et l’Arabie saoudite. »
Seulement, il n’est pas acquis que, compte tenu de l’implication des forces saoudiennes au Yémen, que le Congrès donne son accord. D’autant plus que, l’an passé, le président Trump avait eu recours à une procédure d’urgence pour contourner représentants et sénateurs afin d’imposer des ventes de matériels militaires à Riyad pour un montant total de 8,1 milliards de dollars. Et il avait mis en avant la « menace iranienne » pour justifier cette décision.
Cette procédure permettra de « soutenir nos alliés, renforcer la stabilité du Moyen-Orient et aider ces nations à faire de la dissuasion et à se défendre de la République islamique d’Iran », avait insisté Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine, insistant sur le fait que le partenariat avec ces pays arabes est une « pierre angulaire de la stratégie de sécurité nationale des États-Unis. »
Cela étant , des élus républicains et démocrates s’allièrent pour adopter plusieurs résolutions visant à bloquer ces ventes, en évoquant la situation au Yémen et l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi par des agents saoudiens. Le président avait dû fait usage de son droit de veto. Pour passer outre, il fallait au Congrès réunir 2/3 des voix. Ce qu’il échoua à faire.
Maintenant que la donne politique est en passe de changer à Washington, reste à voir quel sort sera fait à cette vente potentielle de 3.000 GBU-39… Le Congrès a désormais 90 jours pour donner ou non son accord. Un élément qui pourrait influencer sa décision serait la reconnaissance d’Israël par l’Arabie Saoudite, comme l’ont récemment fait les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.