Lancement réussi du satellite militaire français CSO-2 par une fusée Soyouz

Si tout s’était passé comme prévu, le satellite d’imagerie spatiale CSO-2 [Composante spatiale optique 2], issu du programme MUSIS [Multinational Space-based Imaging System for Surveillance, reconnaissance and observation], aurait dû être mis sur orbite par une fusée russe Soyouz le 28 décembre, sous l’égide d’Arianespace. Mais les circonstances en ont décidé autrement, les vents balayant le Centre spatial guyanais [CSG] ce jour-là ayant contraint à reporter le lancement de 24 heures.

Et c’est donc ce 29 décembre que la fusée Soyouz emportant CSO-2 a pu décoller du pas de tir de Sinnamary à 13h42 [heure de Kourou, 17h42 heure de Paris] pour une mission devant durer exactement 59 minutes et 37 secondes.

Cette dernière a été un succès. « Lancement réussi du satellite d’observation militaire CSO-2. De nouveaux yeux dans l’espace pour nos opérations », a commenté Florence Parly, la ministre des Armées, via Twitter.

Conçu par Airbus Defence and Space France, avec des capteurs optiques fournis par Thales Alenia Space, CSO-2 a ainsi été placé sur une orbite basse de 480 kilomètres d’altitude. Comme l’a rappelé le Centre nationale d’études spatiales [CNES], qui en est le maître d’ouvrage délégué avec la Direction générale de l’armement [DGA], ce satellite fournira des images « à très haute résolution dans les domaines visible et infrarouge, par temps clair, diurne ou nocturne. »

Ce qui fait que sa mission ne sera pas exactement la même que les satellites CSO-1 [lancé en décembre 2018] et CSO-3 [qui sera normalement mis en orbite en 2021], ces engins étant dédiés à la reconnaissance. En effet, de par la résolution de ses capteurs, deux fois plus importante, et sa position, CSO-2 sera utilisé pour des missions d’identification. En effet, le ministère des Armées explique que « grâce à ses performances, les utilisateurs des forces armées pourront par exemple identifier l’emploi d’un véhicule léger en environnement urbain et même déterminer la présence d’un armement à son bord. » Et d’ajouter : « CSO-2 permettra ainsi d’accéder à un plus grand niveau de détails, un atout considérable pour les activités de renseignement. »

Cela étant, par rapport au lancement de CSO-1, le ministère des Armées aura été plutôt discret pour celui de CSO-2. Il y a deux ans, les mesures de surveillance s’appliquant dans le cadre de la mission Titan avaient été significativement renforcées avec le déploiement en Guyane de trois Rafale et d’un avion ravitailleur. Rien de tel n’a été annoncé cette fois-ci. Les moyens habituellement mis en oeuvre par les légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI], l’un de deux patrouilleurs de la Marine nationale, la vedette de la Gendarmerie maritime et le radar GM40 ainsi que les deux hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air & de l’Espace ayant été sans doute jugés suffisants.

Pour rappel, les informations collectées par les satellites de la constellation CSO, exploités par le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 « Bourgogne », qui relève du Commandement de l’espace, seront partagées avec d’autres pays européens, dont l’Allemagne [qui, en retour, donnera un accès à la France à son satellite radar SARAH], l’Italie, la Belgique, la Suède [en échange d’un accès à la station polaire de Kiruna pour la réception des données] et la Suisse.

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