En 2020, les forces aériennes de l’Otan ont décollé à 350 reprises pour intercepter des avions militaires russes

La fin de l’année approche et l’heure est au[x] bilan[s]. Et à ce titre, l’Otan a fait celui de l’activité de l’aviation militaire russe dans le voisinage de ses États membres. Et, selon sa porte-parole, Oana Lungescu, elle aura été intense puisque les avions de l’Alliance ont décollé en alerte à 400 reprises, dont 350 pour intercepter des avions militaires russes volant avec leur transpordeur éteint et sans avoir communiqué préalablement de plan de vol.

« Ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation du niveau de l’activité aérienne militaire russe à proximité des frontières de l’Alliance », a souligné Mme Lungescu. « Les avions de combat de l’Otan sont en alerte 24 heures sur 24, prêts à décoller en cas de vols suspects ou inopinés à proximité de l’espace aérien de nos Alliés. La police aérienne est un moyen important par lequel l’Otan assure la sécurité de ses membres », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, l’Otan assure plusieurs missions de police du ciel au profit de ses membres qui sont dépourvus de moyens d’interception, comme l’Islande et les pays baltes, ou qui sont géographiquement situés dans des régions stratégiques, comme la Roumanie et la Bulgarie.

Cependant, des pays qui ne font pas partie de l’Otan s’inquiètent de cette activité aérienne russe. Tel est le cas de la Suède et de la Finlande, de même que celui de l’Irlande qui, envisage même d’acquérir des avions de combat pour protéger sa souveraineté, l’Irish Aviation Authority étant régulièrement contrainte d’avertir les vols commerciaux et privés de la présence d’avions russes évoluant avec leur transpondeur éteint dans les environs de l’espace aérien qu’elle surveille.

Par le passé, il a souvent été question de l’interception de bombardiers stratégiques Tu-95 et Tu-160, alors engagés dans des vols à longue distance au travers de l’Europe. Cette année, ce sont surtout les avions de patrouille maritime Tu-142 qui ont été la cause de plusieurs décollages en alerte des appareils de l’Otan.

La dernière interaction remonte au 28 novembre dernier. Ce jour-là, la Royal Air Force, qui ne perd jamais une occasion de communiquer sur l’activité de ses Eurofighter Typhoon, a fait décoller une patrouille pour intercepter deux Tu-142 qui évoluaient à proximité de l’espace aérien britannique.

Cela étant, l’Otan n’est pas en reste non plus… étant donné que les vols de bombardiers stratégiques et d’avions de renseignement près de la Russie auront été nombreux cette année. Notamment quand l’US Air Force a déployé six B-52H en Europe, l’été dernier. Des appareils français – un Atlantique 2 et un Transall C-160 Gabriel – ont en outre été interceptés par des chasseurs russes alors qu’ils flânaient au-dessus de la mer Noire.

En septembre dernier, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, fit état d’une hausse importante de l’activité aérienne de l’Otan aux frontières de la Russie. « Ces derniers temps, les États membres de l’Alliance de l’Atlantique Nord ont intensifié leurs activités d’espionnage. L’intensité des vols de leurs avions de reconnaissance à proximité des frontières russes s’est accrue de plus de 30%. En août 2019, il y a eu 87 vols de reconnaissance, cette année, il y en a eu quelque 120 », avait-il dit. Le 11 décembre, un MiG-31 a encore intercepté un avion espion RC-135 américain au-dessus de la mer de Béring,

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